Fraudes et abus: immigration Québec

Publié le 19 juillet 2010 par Raymondviger

Immigration-Québec: fraudes et abus

Murielle Chatelier

Selon Louise Gagné, une nouvelle retraitée qui a œuvré pendant plus de 30 ans à plusieurs échelons chez Immigration-Québec, faire appel à un consultant en immigration est une démarche qui n’en vaut pas le coup: «Toute personne qui sait lire et écrire peut se débrouiller toute seule pour remplir ses formulaires. Cependant, si elle a besoin d’aide, il existe plus d’une trentaine d’organismes à but non lucratif qui peuvent lui offrir un soutien, gratuitement. Ces services sont subventionnés par le gouvernement et le personnel qui y travaille est très compétent et fiable, ce qui n’est pas le cas de la majorité des consultants privés. Plusieurs de ces derniers se font d’ailleurs arrêter assez régulièrement parce qu’ils escroquent les immigrants naïfs».

En 2002, le ministre de l’Immigration et de Citoyenneté Canada, très au fait des pratiques douteuses des consultants en immigration, a créé un comité pour se pencher sur la question. La Société canadienne des consultants en immigration (SCCI) est née de cette concertation et veille maintenant à encadrer cette profession pour laquelle plusieurs soi-disant professionnels ne détiennent aucune compétence.

Pour resserrer l’étau autour de ces consultants, le Parlement a adopté, en février 2010, une réglementation aux critères stricts qui entrera en vigueur en juin 2010: toute personne qui veut exercer ce métier doit maintenant être un membre en règle du Barreau ou de la Chambre des notaires, ou faire partie de la SCCI, sous peine d’être passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 100 000 $.

Afin de mieux outiller les immigrants, le gouvernement devrait aussi mettre en ligne un registre qui répertoriera les consultants reconnus et ceux qui n’ont plus le droit de pratiquer. Mme Gagné exhorte elle aussi les immigrants à la prudence, en rappelant qu’un consultant en immigration n’a pas le pouvoir d’accélérer le traitement d’un dossier.

«Faire une demande d’immigration est un processus très long et fastidieux et il faut collaborer le plus que possible avec les agents attitrés à notre dossier. L’une des pires choses à faire est d’essayer de leur mentir, parce qu’ils vont rapidement le sentir et devenir suspicieux. En somme, immigrer est une démarche simple, mais qui demande beaucoup de temps, d’honnêteté et de volonté», conclut madame Gagné.

Ce billet, ainsi que toutes les archives du magazine Reflet de Société sont publiés pour vous être offert gracieusement. Pour nous permettre de continuer la publication des textes ainsi que notre intervention auprès des jeunes, dans la mesure où vous en êtes capable, nous vous suggérons de faire un don de 25 sous par article que vous lisez et que vous avez apprécié.

Merci de votre soutien.

PUBLICITÉ