Après ce préambule, il va m'être encore plus difficile de vous parler de "La distribution des lumières". Je m'en tiendrai aux grandes lignes, car je ne veux pas déflorer ce récit qui tient, presque comme un thriller, sur un suspens très bien dosé qui fera que, comme moi, vous ne refermerez ce livre que lorsque vous l'aurez terminé.
Aurèle est une adolescente plutôt dévergondée. Comme tant d'autres ? Peut être pas. Elle passe le plus clair de son temps avec son demi-frère Jérôme, attardé mental. Au collège, elle suit les cours de musique d'Anna Lussing. Rapidement, l'intérêt d'Aurèle pour Anna va devenir obsessionnel, dévorant, dangereux... Pasquale, un traducteur italien qui ne supportait plus le régime Berlusconi et qui vient s'installer en France, va tomber amoureux d'Anna. Cela ne va pas du tout plaire à Aurèle...
Roman polyphonique, "La distribution des lumières" est orchestré habilement et écrit dans un style pour le moins direct. La psychologie des personnages étudiée avec soin rend ce récit sur la cruauté, mais aussi sur la candeur de l'adolescence, absolument passionant.
Extrait :
Aurèle :
" Quand elle se retourne pour écrire quelque chose au tableau, je regarde les agrafes de soutien-gorge sous son pull. Je m'imagine le détacher. L'instant d'après, je ne sais pas pourquoi, je pense aux ceintures de chasteté. Aux cadenas qui serrent la chair, et je me demande alors comment les femmes pouvaient pisser quand le roi était parti en croisade avec la clé".
Stéphanie Hochet était l'invitée de l'Escale Littéraire le 15 septembre 2010