Au coin Coin Coin

Publié le 21 juillet 2010 par Pagman

... Le Canard Enchaîné nous apprend hier que Liliane Bettencourt qu'il faudrait voir à ne pas confondre avec la Liliane de Georges Marchais qui n'avait pas tout à fait les mêmes valeurs, a récupéré 100 millions d'euros au titre du bouclier fiscal ces quatre dernières années. 100 millions d'euros tous ronds, oui.

 

Bon, en soi, je ne suis pas contre le bouclier fiscal. Il me paraît anormal que les riches donnent autant à l'Etat. Quoi qu'on gagne, on ne devrait pas donner plus de 25%, ceci afin que les riches restent en France pour consommer et que les pauvres puissent continuer de rêver en regardant les riches consommer. Mais l'information la plus folle de cet article n'est pas ce joli chiffre de 100 millions. Non. C'est en grattant plus loin.

On apprend que le groupe L'Oréal a versé 280 millions d'euros de dividendes à Liliane Bettencourt en 2009. Bon, tant mieux pour elle. Belle réussite familiale, fleuron de l'industrie française, bla bla bla. Et tant mieux encore si ses conseillers avisés lui permettent de ne pas être imposée à 50 % mais seulement à 9%, comme le cadre moyen que vous êtes peut-être, par le biais d'une holding de patrimoine qui détient ses parts de L'Oréal. Et du coup, c'est pas elle mais la société Thétys qui reçoit les dividendes à sa place et que comme ces mêmes dividendes sont déjà soumises à l'impôt chez L'Oréal, elles ne peuvent être ponctionnées deux fois. Un peu comme si vous passiez par trois sociétés écran pour payer votre baguette 20 centimes au lieu d'un euro. Soit.

Donc Liliane n'est imposée que sur ce qu'elle sort de Thétys. Ok. En l'occurrence, sur les 280 millions de 2009, Liliane n'a utilisé QUE 145 millions d'euros pour couvrir ses besoins personnels. Seulement 145 millions d'euros. Liliane, enfin. Un petit coup de mou ?  Moins de 400 000 euros par jour, soit 16 500 euros de l'heure et je vous fais grâce des 52 euros, c'est pour le personnel. Soit 275 euros à la minute. Ce que vous auriez déjà du dépenser depuis le début de la lecture de cet article si vous étiez Liliane Bettencourt. Celle que vous n'êtes pas à priori mais au cas où, chère Liliane, j'ai encore quelques très grands tirages de ma dernière exposition et ils ne coûtent seulement que onze ridicules minutes de votre si précieux temps. Et vous pouvez m'appeler François-Marie si vous voulez, les prénoms composés, ça me connaît.