Monsieur Charles-Amédée a du plomb dans l’aile… et pas que.

Publié le 21 juillet 2010 par Mister Gdec

Charles de Courson est un brave homme. Député du Nouveau Centre, il porte également la lourde charge de rapporteur du budget du transport aérien à l’Assemblée Nationale. C’est donc quelqu’un qui assume d’importantes responsabilités. Jusque là, je respecte…

Et l’on peut après tout penser ce que l’on veut du mouvement de grève des contrôleurs aériens d’aujourd’hui, à l’origine des propos que j’ai entendus à la radio, et qui m’ont fait tout d’abord bondir, puis sourire. Jaune.

Pourtant, Monsieur Charles n’a pas de mots assez durs pour stigmatiser et vilipender les affreux grévistes qui ne font rien qu’à embêter les pauvres voyageurs, alors qu’ils ne cherchent qu’à défendre leurs droits, comme tout un chacun. A quand l’interdiction totale du droit de grève pour ne surtout gêner personne, tant qu’on y est ?

Pour lui, la cause est entendue, c’est un combat – tenez-vous bien – « anti-européen, perdu d’avance », et totalement inutile. Et à propos de ceux qui s’y livrent, et dans le même sac tous ceux, affreux réactionnaires conservateurs qui sont contre l’instauration d’un service minimum, qui (seul ?) garantirait la sacro sainte continuité du service public¹, pour lui la question est réglée comme du papier à musique… Un air déjà bien connu de la vulgate néo-libérale, qui se dissimule comme à son ordinaire derrière la contre-réthorique la plus éculée, propre à la droite dure :

«  c’est vraiment l’exemple même du dysfonctionnement du dialogue social en France ».

2107 invite 8h15 Charles de Courson
envoyé par FranceInfo. – Regardez les dernières vidéos d’actu.

Et le fait qu’on refuse d’entendre la voix de la rue, des syndicats, des salariés, et d’une majorité de français quant à l’allongement de l’âge de la retraite, et qu’on ait une haute idée du dialogue social et d’un débat qui me semble primordial en choisissant d’opérer à huis clos pour le premier jour à l’Assemblée, cela ne vous pose pas problème, Monsieur Charles ?

Qu’on laisse présenter et défendre cette réforme par quelqu’un qui dans n’importe quel autre pays (et même dans le nôtre il y a peu… quand nous étions encore en République, même imparfaite) aurait déjà démissionné ou se serait fait débarquer, cela ne vous scandalise pas d’avantage que des salariés qui tentent de défendre comme il le peuvent leurs conditions de travail qui ne sont pas si idylliques que d’aucuns tenteraient de nous le faire accroire ?

Monsieur Charles, enfin, ne jouez pas ainsi trop ostensiblement les tartuffes, vous pouvez certainement mieux faire !

(Et même, tiens, faire preuve d’élégance envers les dames, malgré votre célibat endurci… A 60 ans, cela commence à paraître tellement suspect que cela rendrait un tantinet aigri que cela ne m’étonnerait pas, non ? )

Misère…

Quant aux passagers anxieux, ils pourront toujours se renseigner sur leurs possibilité de recours, en cas de souci,  en cliquant sur le lien précédent. Voyez comme je suis magnanime.

..

¹ Continuité du service public qui sert de prétexte facile  à remettre en cause le droit de grève même là où ça n’est pas justifié par une  nécessité vitale, comme ce fut le cas pour les écoles, pour seul exemple. Ce qui n’a pas été sans poser quelques problèmes, compte tenu des nombreuses difficultés d’application de la loi, qui a incité certaines villes de France à se rebeller.

….