Dans le dur

Publié le 24 juillet 2010 par Ansolo

Fin juillet. C'est sans doute l'une des périodes les plus difficiles pour le petit monde du rugby hexagonal.

C'est le moment où les uns transpirent à grosses gouttes en soulevant de la fonte, se demandant peut-être d'ils vont pouvoir se souvenir à quoi ressemble un ballon, les autres comparent en soupirant leur taux de graisse (ha, la tentation de la grillade et du rosé pendant les vacances....), pendant que les coaches se grattent la tête en regardant le calendrier du Top14, de la coupe d'europe et de l'équipe de France et s'interrogent sur l'intérêt d'acquérir ce fameux logiciel calendaire de l'éducation nationale, qui permet aux chefs d'établissement de composer un planning en tenant compte de 18000 paramètres différents.

Bref, on est dans le dur.

Mais à bien y regarder, les plus à plaindre sont sans aucun doute les fans. Réduit à la portion congrue, le rugby n'a plus vraiment droit de cité. A moins d'avoir accès à une chaîne cryptée, ou d'avoir la chance de croiser la route d'une équipe en stage (ha, la tentation d'assister à un match de préparation un peu foutraque dans la touffeur d'un stade campagnard, sous le regard désapprobateur de madame qui ne veut même pas en entendre parler...), l'amateur doit ronger son frein. Attendre patiemment, lire un Midol maigre à faire peur (inutile de regarder du côté de l'Equipe en ce moment...) en jetant un oeil sur l'actualité du quotidien régional si l'on a la chance de se trouver en pays de rugby.

Bref, on est dans le dur.

Pourtant, il y a aussi du bon, dans cette période. C'est maintenant que se construisent les rêves. Ceux des joueurs, convaincus d'avoir choisi le bon club, imaginant le meilleur et, pourquoi pas, d'une tunique bleue. C'est maintenant que se nouent les amitiés, entre ceux qui arrivent et ceux qui les accueillent, que les solidarités se tissent, dans la douleur des entraînements, que les automatismes se créent, dans le secret d'une salle vidéo ou au contact d'un joug...

Il y a les rêves des joueurs, et il y a ceux de leurs supporters. On pourrait penser que certains sont plus chanceux que d'autres. Ils soutiennent un "gros" club, nourrisent des ambitions que les moyens financiers ont la faculté d'assouvir. Mais ce n'est qu'apparence. Le joli paradoxe de cette période est qu'elle autorise tout les rêves. Et que celui du "maintien" est aussi beau que celui d'un titre. La page est encore blanche, et tout est à écrire.

Bref, on y croit dur...