Le “bade boy” à Paris !

Publié le 25 juillet 2010 par Jlhuss

Étape 20 : Longjumeau – Champs Elysées.

Acta est fabula !

C’est quoi, le sport ?

Selon les disciplines (football, tennis, cyclisme, etc.) les règles sont différentes. La compétition a lieu et à la fin, c’est un Espagnol qui gagne.

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Critérium habituel, avec au début un “buzz” créé de toute pièce par la bande Armstrong et le maillot de la fondation “livestrong”, qu’elle a tenté d’imposer par la force sur la course au mépris des règlements de course.

La lutte contre le cancer, tout le monde est pour, mais les règles sont là pour être respectés. Et l’arrogance yankee – prendre les gens par surprise sans leur demander leur avis - y’en a marre !

Puisque c’est ainsi, polémique pour polémique, je recommande la lecture du livre “le sale tour” de D. Ballester et de P. Walsh (éditions du Seuil). Les auteurs y analysent – entre autres – la fondation livestrong dont le fonctionnement est des plus opaques, et ils signalent une curieuse dichotomie : le site livestrong.org est certes “d’intérêt général” et fait sans équivoque référence à la lutte contre le cancer, mais il renvoie très souvent à “livestrong.com” – qui est, lui, un site commercial pur et dur.
Armstrong a fait son putsch pour qu’on parle de livestrong, c’est fait. J’en ai parlé.

Ce qui ne m’empêche pas de soutenir de toutes mes forces les gens qui mènent leur combat contre le Crabe, en respectant leur stratégie de lutte, mais en refusant quelque “monopole du cœur” que ce soit.

Pour le reste, les accords de Yalta habituels ont été respectés à la lettre entre Contador, Schleck, Menchov et les autres. Randonnée cyclotouriste jusqu’à l’entrée sur les Champs, critérium habituel et sprint limpide gagné par la fusée Cavendish, quasiment un extra-terrestre depuis qu’il a repris confiance, qu’il s’est débarrassé de ses sales démons, qu’il est “korrekt” et de ce fait fichtrement plus sympathique. Là il gagne quasiment sans lanceur, en puissance autant qu’en vélocité, de loin comme de près. Les autres sprinteurs ont du souci à se faire pour les années à venir.

Petacchi sauve son maillot vert (qui sera sans doute sali par une sale affaire de “tisane” qui le rattrape avec deux ans de retard) ; et rappelons que sans la neutralisation du sprint de Spa, c’est Hushovd qui aurait endossé le paletot : bis repetita, s’il fallait laisser le peloton se reconstituer après la gigantesque chute collective, comme c’était fait à moins 5km, le sprint devait se dérouler normalement !

Le classement de l’étape.

1  CAVENDISH Mark     GBR     THR     2h 42′ 21″
2    PETACCHI Alessandro    ITA    LAM    + 00′ 00″
3    DEAN Julian    NZL    GRM    + 00′ 00″
4    ROELANDTS Jurgen    BEL    OLO    + 00′ 00″
5    FREIRE GOMEZ Oscar    ESP    RAB    + 00′ 00″
6    CIOLEK Gerald    ALL    MRM    + 00′ 00″
7    HUSHOVD Thor    NOR    CTT    + 00′ 00″
8    BRESCHEL Matti    DAN    SAX    + 00′ 00″
9    MCEWEN Robbie    AUS    KAT    + 00′ 00″
10    OSS Daniel    ITA    LIQ    + 00′ 00″
11    MAASKANT Martijn    PB    GRM    + 00′ 00″
12    MONDORY Lloyd    FRA    ALM    + 00′ 00″
13    TURGOT Sébastien    FRA    BTL    + 00′ 00″

Le classement général final.

1      Alberto CONTADOR VELASCO     ESP     AST   91h 58′ 48″
2    Andy SCHLECK    LUX    SAX   + 00′ 39″
3    Denis MENCHOV    RUS    RAB   + 02′ 01″
4    Samuel SANCHEZ GONZALEZ    ESP    EUS   + 03′ 40″
5    Jurgen VAN DEN BROECK    BEL    OLO   + 06′ 54″
6    Robert GESINK    PB    RAB   + 09′ 31″
7    Ryder HESJEDAL    CAN    GRM   + 10′ 15″
8    Joaquin RODRIGUEZ OLIVER    ESP    KAT   + 11′ 37″
9    Roman KREUZIGER    RTC    LIQ   + 11′ 54″
10    Christopher HORNER    USA    RSH   + 12′ 02″

… et je me répète en sollicitant du Chat l’insertion du portrait de Ryder Hesjedal qui fait septième quasiment sans aide, et qui m’a littéralement enthousiasmé tout au long de l’épreuve.

Le classement par points.

1  PETACCHI Alessandro     ITA     LAM     243 pts
2    CAVENDISH Mark    GBR    THR    232 pts
3    HUSHOVD Thor    NOR    CTT     222 pts
4    ROJAS GIL Jose Joaquin    ESP    GCE    179 pts
5    MCEWEN Robbie    AUS    KAT    179 pts
6    HAGEN Edvald BOASSON    NOR    SKY    161 pts
7    TURGOT Sébastien    FRA    BTL    135 pts

Le compte-rendu de la 20e étape, que j’aurais aimé pouvoir rédiger.

Le km zéro étant à peine passé, une foudroyante accélération de Fabian Cancellara suivi de l’ensemble des Saxo-Bank qui abritent au maximum Andy Schleck fait le trou. Totalement surpris comme le reste du peloton par ce coup de force, les Astana paniquent avant que Vinokourov, en quelques coups de gueule, organise la chasse.

Après cinq kilomètres de course, il y a 40 secondes d’écart entre le groupe “Saxo” et les Astana. Andy est vainqueur virtuel du Tour ! Dans chaque équipe, les capitaines organisent la bagarre, le peloton laissant les duellistes s’expliquer à la loyale. Chacun des équipiers “tire son bout” à fond de cale avant de craquer, jusqu’à ce que les duos Cancellara-Schleck et Vinokourov-Contador s’expliquent à la loyale en faisant “rougir le onze dents”.

Peut importe la suite… Que Contador rejoigne Schleck, que Schleck refasse son retard, que le peloton mené par les sprinteurs ramène tout le monde à la raison. Mais ils auraient essayé jusqu’au bout.

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Bel aveu de Contador, lors des entretiens de fin de compétition, qui reconnaît qu’il a eu des moments très difficiles tant sur le plan physique que sur le plan moral. Un vrai “maître Jacques 1964″… celui qui a couillonné Poulidor.

C’est en cela qu’on reconnaît un champion, et c’est le “petit pas” que doit faire Andy Schleck pour le surpasser - Andy qu’on a un peu trop tendance à présenter comme un “gamin” comparé à un “ancien”: il n’y a que deux années d’écart entre les deux, et “el pistolero pinto” a vu sa carrière interrompue pendant deux années, à la suite d’un terrible accident vasculaire cérébral survenu en course. Nous rappellerons qu’il court avec une plaque de titane dans le crane, et les marques de soixante-dix points de suture.

Le vélo pour les nulsles moyennes du Tour.

Elles montaient, elles montaient, là elles plafonnent voire régressent quelque peu. Pas dans des proportions hallucinantes. On tourne autour de 40km-h de nos jours, quand on en était à 34km-h au temps de “maître Jacques”.

Alors certes, “le dopage”. On ne va pas nier ce paramètre de façon absurde et le fait que les moyennes stagnent ou régressent, tout comme le fait que les nations bien plus “fliquées” que les autres en ce domaine (la France est à la pointe du combat) redressent la tête, sont des plus encourageants.

Mais nous devons également signaler que le Tour a perdu presque 1.000 km en quarante ans, et pas mal de cols.

Que le confort des coureurs lors des étapes, est à des années lumières de ce qu’il était : Il arrivait à Anquetil de prendre sa douche (froide) au bout du couloir, et il cirait ses chaussures lui-même.

Que la longueur moyenne des étapes, c’est 180km quand à l’époque aucune ou presque (y compris les “géantes” alpestres ou pyrénéennes) n’était inférieure à 240 km, et que certaines dépassaient allègrement les 300km.

Que les formes de préparation physiologique, que la nutrition, les méthodes de récupération des sportifs ont davantage progressé en dix ans que dans tout le siècle passé (Bobet buvait de la bière fraîche en roulant… convaincu que le malt, “c’était bon”)

Que les progrès du matériel sont également incroyables. Mettez Contador sur le vélo utilisé par Anquetil en 1966 (sa dernière participation au Tour) et Schleck, sans forcer outrageusement, lui met trente minutes dans la vue pendant une étape de montagne. maître jacques, avec sa bécane, enroulait un braquet de 53 x 13 que tout le monde jugeait énorme à l’époque. De nos jours, grâce au matos qui restitue la quasi totalité de l’énergie (le carbone et le “dural”, rien à voir…), les pros enroulent un 54 x 11

Enfin, qu’une étape courue à 38km-h de moyenne peut être plus épuisante que la même, sur le même parcours, courue à 42km-h. En 1966, le Tour de l’Avenir, alors réservé aux bons amateurs et qui se courait sur une dizaine d’étapes dont trois avaient un parcours rigoureusement identique à celles du Tour de France (les amateurs passaient la veille ou le lendemain) a vu, à deux reprises et sur ces mêmes parcours, sa moyenne d’étape supérieure à celle des pros sans que les amateurs s’en glorifient. Guyot disait : “chez les amateurs, on roule toujours à 40km-h, chez les pros on se traine à 30 et d’un coup on passe à 60″… et la seconde option est bien plus impitoyable quelle que soit la moyenne finale.

Enfin, si la moyenne a tendance à augmenter, c’est que la course est retransmise en direct de bout en bout quand, il y a quarante ans, la télé ne faisait son apparition que dans les deux dernières heures. D’où la tendance à “montrer le maillot” dans des échappées pour satisfaire le sponsor.

Les anciens du jour

Franco Bitossi, coureur des années 60, sprinteur – puncheur redoutable quand il était en forme mais qui souffrait… d’une malformation cardiaque ! Il entrait parfois en tachycardie et devait s’arrêter quelques minutes avant de repartir, une fois son rythme stabilisé. Gros palmarès, dont un maillot vert sur le Tour.

Et le Grand Marco Pantani (grand malgré ses “tisanes”), héros déchu d’un peuple qui l’a adulé avant de le vomir (chacun savait qu’il ne grimpait pas “à l’eau claire”, mais on faisait “comme si” tant que la patrouille ne le prenait pas). Sa fin dramatique – par overdose solitaire dans une chambre d’hôtel anonyme – a fait honte à l’Italie tout entière. S’il est normal de punir DUREMENT un sportif qui se dope, un sportif toxicomane a droit à la même attention, à la même compassion que n’importe quelle autre victime de la “blanche”

Merci aux amis lecteurs pour les critiques, commentaires, suggestions, “taquinitudes”.

Et bien entendu, merci à l’honorable félidé tenancier de ce blog, qui a bien voulu accueillir cet exercice sans prétention, tout plein de “beauferie” (que j’assume parfaitement).


benjamin

Le Chat : Il est certainement temps aussi pour benjamin que ce Tour se termine … parce que sa prestation quotidienne ne fut pas une mince affaire ! Pour le lecteur cela peut sembler simple, mais envoyer tous les jours un texte circonstancié, documenté, avec en plus une rubrique “pour les nuls” pleine d’enseignements de première qualité, n’est pas exercice facile et demande une discipline astreignante. Il faut ajouter que la plupart des illustrations étaient également envoyées par benjamin; j’étais personnellement handicapé par un ordi de fortune m’empêchant les “captures habituelles”.
Merci donc encore à notre “Paulo la science” à nous qu’on a ! Sans oublier notre Makhno qui venait épisodiquement pimenter le propos.
Merci aussi aux contributeurs quotidiens qui par leurs commentaires venaient relancer les débats …
Je vais regrouper l’ensemble de ces chroniques sous l’appellation “Tour de France 2010″ dans une page spéciale qui sera consultable toute l’année. La “lourdeur” des photos rendant le maniement des pages compliquées, seuls les textes figureront sdans cette  spéciale mais avec pour chaque étape la possibilité de retrouver l’originale par le lien.

A l’année prochaine !