La belle et le clochard

Publié le 25 juillet 2010 par Espritvagabond
Pour ceux qui suivent attentivement, j'avais lancé une référence musicale à ma destination, en quittant (le barbier de) Séville, pour me rendre à (la belle de) Cadix.
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Cádiz, c'est son nom, serait la plus ancienne ville habitée de l'occident, rien de moins.
Cádiz entrerait donc dans un club très sélect des villes les plus anciennes du monde que j'ai visité.
Fondée par les phéniciens douze siècles avant J.C. (sous le nom de Gadir), elle a été occupée par les carthaginois avant de devenir éventuellement romaine. Détruite par les wisigoths, puis conquise par les maures, puis reconquise par le chrétien Alfonso X, le sage... la ville a une histoire tumultueuse.
Mais la belle... est surtout connue pour son quartier historique et ses plages le long de la côte Atlantique.
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La première chose qui m'a surprise à Cádiz, c'est le nombre d'itinérants que l'on retrouve dans ses rues, le long de ses ruelles et dans les recoins de ses églises. (Vous aurez donc compris la double référence au titre de ce billet). J'avais noté qu'à Sevilla, déjà, il y avait plus de sans abris que je ne rappelais en avoir vu lors de mon passage en 2006. On l'oublie souvent au Canada, car notre pays avait des finances publiques en meilleure condition avant la crise que plusieurs pays d'occident, mais la crise a bien eu lieu, et elle n'est pas terminée.
Dans les journaux de Sevilla, les finances publiques et l'emploi étaient déjà les deux sujets les plus présents. Un couple de passage à ma pension avait demandé à des gens sur la rue pourquoi ils ne fêtaient pas plus après la victoire en coupe du monde et s'étaient fait répondre assez durement que les gens étaient contents, mais n'arrivaient pas à oublier que le lendemain, il faudrait tout de même mettre du pain sur la table. 
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Comme je serai à Cádiz pour deux ou trois jours, cet après-midi, après mon installation dans une pension du vieux quartier, je suis allé explorer la vieille ville, entièrement entourée d'eau et toujours partiellement fortifiée.

La cathédrale se trouve non loin de ma pension, donc j'y suis allé jeter un oeil - j'ai noté que l'on peut monter dans le clocher, alors je me suis promis d'en faire l'ascension demain.

D'un côté - celui du port - il y a la baie de Cádiz. De l'autre - celui que l'on voit sur cette photo, il y a l'océan Atlantique.

Comme Cádiz est une très vieille ville, son quartier historique est parsemé de tours, de clochers et de vieux immeubles bordant des rues étroites.

À l'entrée de la chapelle de l'ancien hôpital St-Jean de Dieu, un sans abri dort à droite de la porte, sous une plaque commémorative. La plaque a été placée là en 1993, par l'académie royale hispano-américaine pour souligner le 500e anniversaire du départ de Cádiz de Christophe Colomb pour son second voyage au nouveau monde (1493).

On retrouve aussi à Cádiz quelques ruines romaines, comme ces vestiges du haut d'un théâtre romain.

Au bout de la péninsule, on peut marcher sur un pont de pierre qui mène vers le Castillo de San Sebastian, qui faisait autrefois partie des fortifications de la ville. On y retrouve le phare de Cádiz. (J'y suis allé au castillo, mais ça ne se visite pas).

Le centro historico comporte aussi son lot d'églises et de couvents, comme le Covento San Francisco.

En explorant les rues du vieux-Cádiz, on ne peut résister à prendre des photos des balcons des vieilles résidences.

Et comme Cádiz, c'est la mer... il y a aussi beaucoup - beaucoup - de baigneurs. A fortiori un dimanche, fin juillet, alors que c'est congé, que tout est fermé en ville, et qu'il fait en temps splendide.
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