Dorures des céramiques anciennes : technologies et accrochage

Par Thomas Ka

Les technologies de dorures des céramiques et verres et leurs évolutions historiques sont très mal documentées. Des échantillons d’époques et de technologies différentes (tesselles d’époque omeyyade, début VIIIe s., Qusayr ‘Amra, Jordanie ; porcelaine de type « Kinran-de », épave de Cu Lao Cham, XVe s. Vietnam ; porcelaine phosphatique de Rockingham, début XIXe s., Angleterre) ont été analysés par PIXE et RBS sur l’accélérateur AGLAE et par micro-spectrométrie Raman. Dans tous ces cas, l’or est un alliage Au-Ag dont la teneur en argent va de ~5 % en poids pour les deux céramiques à ~ 15 % pour les tesselles. Les épaisseurs des « dorures » sont de 3-5 µm pour la céramique vietnamienne et de 1 µm pour les autres.

Une couche d’argent, bien accrochée, est observée à l’interface alliage Au-Ag/céramique et il est probable qu’elle résulte de la diffusion à la cuisson. De ce travail on peut conclure que la dorure des tesselles du VIIIe s. a été réalisée à partir d’une feuille d’or alliée recouverte de verre fondu, que celle de la céramique du XVe s. a été cuite avec les émaux et brunie à la pierre dure, alors que la porcelaine du XIXe s. a été décorée à l’or « liquide ».

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