En vélo sous la Manche

Publié le 20 juillet 2010 par Smaël Bouaici

Velo est un des premiers projets signés sur le tout frais label Eurostar Records. So 80’s.

Des Anglais fans de pop française, ce n’est pas commun, mais ça existe. Pete Cochrane et Sie Medway-Smith se sont rencontrés il y a un an, à l’occasion une session songwriting pour un mystérieux groupe de filles. Le premier, 25 ans, a commencé par jouer de la trompette, avant de se mettre à la basse avec succès, puisqu’il a joué sur des titres d’Amy Winehouse. Sie, lui, a un CV long comme le bras: “Je suis un mec de studio. Je bossais dans l’East End à Londres, j’ai rencontré Howie B, je suis devenu son assistant, et j’ai signé sur son label Pussyfoot.” Fan du girl-band punk The Slits, il a aussi travaillé avec le regretté Malcom Mc Laren, et Depeche Mode, notamment sur le dernier album, après avoir collaboré sur divers projets avec Delabel en France.

Peu de temps après leur rencontre, Pete, qui en avait marre de faire le sideman pour les autres, voit l’opportunité de monter un projet où il pourra mettre en avant ses talents de chanteur. Le duo décide de s’émanciper, et se retrouve en studio, avec en commun une passion pour les bicyclettes, et cet amour pour la “french pop” : “Nous sommes fans de Gainsbourg, Cassius/Lafunk mob, tout ce qui est sorti sur le label Yellow.”

A l’instar du single-tube en puissance Trading Alibis, qui remet la synth pop au goût du jour, l’album de Velo devrait sonner très 80’s, mais sans le côté kitch qui assomme parfois le genre. “Beaucoup de nos techniques de production nous viennent des années 80, notamment en termes de programmation des batteries, c’était donc une réaction naturelle que de revenir vers nos influences. En même temps, ce disque est une sorte de réponse à ce qui se fait dans la pop music en ce moment.”

Sur le disque,  à l’exception d’une beat-box, tout a été joué live. “Notre formule, c’est ce mélange entre instruments organiques et production électronique.” Après s’être mis d’accord sur le mode opératoire, le courant passe très vite entre eux. Sie: “Je suis un peu plus âgé que lui, mais je ne suis pas son père ! Je suis celui qui a le plus d”expérience en studio, donc j’ai plus un rôle de producteur, Pete est plus  musicien. Mais c’est un effort commun et on n’hésite pas à interconnecter, à pénétrer dans le domaine de l’autre.”

En charge du songwriting, Pete a trouvé un concept à mettre en musique, un plus indéniable à une époque où les lyrics deviennent un art minimaliste : “L’album sera centré autour de plusieurs personnages qui se rencontrent les uns et les autres. Tout le monde se rappelle, à l’école, d’une fille un peu étrange du fond de la classe. Et des gens un peu bizarres comme ça, il y en beaucoup dans la musique. Je suis dedans depuis trois ans, et j’ai beaucoup de matériel sur lequel travailler.”

Smaël Bouaici

Velo “Trading Alibis”, album à venir à la fin de l’été (Eurostar)

www.myspace.com/veloworld

Partager et découvrir