N'enterrons pas l'Amérique

Publié le 18 décembre 2007 par Cabinetal

Fort intéressant cet article du Figaro de lundi, à propos de « L'image écornée des Etats-Unis ». La journaliste, Isabelle Lasserre, évoque l'un des principaux enjeux (si ce n'est le premier) de la présidentielle américaine du printemps prochain : redorer l'image de l'Amérique dans le monde. « Le fiasco du renseignement sur les armes de destruction massive en Irak et le côté cow-boy de l'Administration Bush ont discrédité les Etats-Unis », explique Léo Michel, de l'université nationale de défense. En France, le problème que nous avons vis-à-vis des de l'Amérique est, de plus, alimenté par une certaine gauche (et une certaine droite) hostiles au pays de la « démocratie et de la liberté », lui reprochant un « ultralibéralisme » poussé à son comble. Alors, qu'au passage, l'Etat peut s'avérer là bas fort interventionniste. Voyez pour l'agriculture, pour laquelle une PAC déguisée est instituée, rendant le bouc-émissaire préféré de José Bové très protectionniste.

Il serait peut-être bon de se demander d'où vient, en France, cette nécessité de diaboliser l'Amérique. Pourquoi ces éternels et incessants procès d'intention, alors qu'elle est partout présente ? Pour preuve, qui sont aujourd'hui les plus fervents critiques des USA ? La classe « bobo » fana d'internet ? Le jeune rebelle qui ne quitte pas son iPod ? La jeune lycéenne qu'Olivier Besancenot fait rêver pour son combat contre les forces du mal capitalistes et qui donnera rendez-vous à ses amies au Mc Do ? Ou le quinquagénaire qui aura redécouvert le cinéma avec Michael Moore et Bowling for Columbine ? Au passage, pour critiquer l'Amérique, mieux vaut se faire aider par un typique Yankee, un costaud à la casquette vissée sur la tête.

L'erreur américaine a été de vouloir, récemment, imposer la démocratie dans des pays pas vraiment disposés à l'accueillir. En opérant ainsi, l'Amérique, la démocratie, ont été associés à la force, à l'armée, à Guantanamo. Pas forcément à tord. Mais l'Amérique n'est pas Bush, et Bush n'est pas l'Amérique. Qu'il soit démocrate ou républicain, le futur locataire de la Maison Blanche aura à accomplir une lourde tâche : montrer au monde ce qu'est vraiment l'Amérique. Et ce qu'elle n'est pas. Une image peut vite changer ; dans un sens comme dans l'autre.