Eels - "Daisies Of The Galaxy" 2000 Dreamworks Records

Publié le 02 août 2010 par Audiocity

Avec ce "Daisies Of The Galaxy" de 2000, on comprend dès l'ouverture du disque et de ses premières notes plaquées qu'E, allias Mark Oliver Everett, maître d'oeuvre et chef d'orchestre en titre souhaite s'ouvrir à de nouvelles sonorités. Bien plus "traditionnel" que ces 2 précédents disques qui l'avaient fait connaitre et converti bon nombres de mélomanes à son jeu atypique, ce 3e opus opère un virage radical et opte pour une musique plus douce, un rien pop/folk, qui dérouta quelques fans lors de sa sortie. Pour ma part je le considère comme étant sa plus belle réussite, inaltérable, et pour laquelle je ne trouve pas grand chose à redire.

Impossible ici de ne pas reconnaitre la qualité de l'oeuvre et les talents de cet artiste hors-normes et hors-modes. Moins sombre et plus allégé que précédemment, Eels délaisse quelque peu le côté aventureux de ses productions et semble prendre ici une voix plus simpliste et moins torturée, pour preuve cette pochette bucolique et printanière qui souligne avec optimisme le renouveau artistique du chanteur.

Sa musique est une nouvelle fois très attachante, et la mélancolie qui s'en dégage touche à coup sûr son auditoire. En majorité acoustique et joué simplement, les arrangements de violons, de cuivres et de claviers qui le parcours sont subtils, doux, et ajoutent encore à la réussite de l'album sans pour autant sombrer dans la démonstration ou l'étalage technique et sonore. La marque de fabrique est donc toujours la même et le groupe préserve ainsi sa singularité et son charme.

Pour que vous compreniez un peu mieux mon engouement pour ce disque, écoutez donc les 4 morceaux du lecteur ci-dessous et dites-moi si j'ai tort?

Pour illustrer cet article, je vous propose en premier lieu le titre éponyme du disque, "Daisies Of The Galaxy", sur lequel E pose quelques harmonies vocales somptueuses et où le travail des arrangements l'est tout autant, magnifiant idéalement la simplicité du morceau (4 accords tout au plus). Explicite, le texte est encore empreint des souffrances vécues quelques années plus tôt lors du suicide de sa soeur et qu'il exprimait déjà dans l'album "Electro-Shock Blues".

Dans un registre différent, "I Like Birds" a tout du tube fait maison. Une mélodie entêtante et accrocheuse qu'il est dur d'oublier sur un riff de guitare légèrement saturé. L'ambiance y est beaucoup plus détendue et a tout de la comptine enfantine simpliste et heureuse.

"Estate Sale" est un interlude musical de 1mn 30 à le sonorité quelque peu électro dont la mélodie de piano et les voix en fond me rappellent systématiquement l'ambiance de l'album "Kid A" de Radiohead, allez savoir pourquoi. Une petite merveille idyllique.

Enfin, "Packing Blankets", un folk joyeux et enfantin au texte simple qui sonne comme un nouveau départ sur fond d'orgue et de guitare sèche, le tout appuyé par un rimshot de cowboy prêt à chevaucher sa monture pour partir à la rencontre d'une nouvelle amérique. La vie continue et Eels est bien là.

Bref, en tentant de rester objectif et réaliste, je pense pouvoir dire sans craindre d'user du moindre parti pris que ce disque est une réussite et a tout pour plaire. Sincère et sans la moindre arrogance, Eels parvient une nouvelle fois et dans un registre différent à associer création et simplicité, et rien que pour ça, chapeau bas l'artiste.

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