Economie : la difficile lecture des chiffres de l'emploi US

Publié le 06 août 2010 par Apprendrelabourse.org

Le marché avait rendez vous aujourd'hui avec la publication des destructions d'emplois aux USA pour le mois de juillet.

Toutes les publications sont inférieures aux attentes avec 131 000 emplois détruits en juillet contre 87 000 anticipé, un chiffre suivi par une forte révision à la hausse des destructions d'emplois en juin qui passent finalement de 125 000 à 221 000.

Compte tenu du recensement qui a nécessité temporairement l'embauche d'employés dont les postes sont aujourd'hui détruits, les emplois créés dans le seul secteur privé ressortent à 71 000 au plus haut depuis 3 mois (en violet ci-dessous) contre  83 000 attendu. Juin est révisé à la baisse de 83 000 à 31 000.

→ La publication est assez faible avec une rupture des créations en mai et un retour sur les niveaux de début 2010 mais le secteur privé montre une résistance relative :

- sur les 5 derniers mois, l'économie américaine a créé 601 000 emplois dont seulement 8,1 % dans le secteur public alors qu'un emploi sur 2 provenait du gouvernement sur les 5 premiers mois de l'année sur un total d'un million.

- le secteur manufacturier parvient à créer 38 000 emplois sur le mois pratiquement au niveau d'avril et mai.

- enfin, le nombre de personnes employées à mi-temps pour des raisons économiques invonlontaires est en baisse de 623 000 à 8,5 millions sur un an alors que les personnes connaissant un chômage de long terme (c'est à dire > 6 mois) reste inchangé.

→ Les faiblesses résident avant tout :

- dans les services, un secteur qui crée des emplois (38 000 le mois dernier) mais assez peu par rapport à sa part dans l'économie et largement sous les 174 000 et 101 000 enregistrés en avril et mars dernier.

- les personnes non comptées dans la population active (dites 'découragées' ou ne recherchant du travail que de manière épisodique) augmentent de 729 000 sur un an à 3,8 millions d'individus.

- enfin, si les chômeurs de long terme n'augmentent plus comme souligné plus haut, leur part reste très importante à 45 % du total de cette population.

En résumé sur un plan purement boursier, le marché est déçu mais les destructions de postes sont loin d'être aussi négatives que les chiffres 'des grandes annonces' pourraient le laisser croire.

Sur un plan économique à plus long terme, le tableau du chômage US reste globalement identique depuis un peu plus d'un an avec un taux de chômage qui oscille entre 10 et 9,5 %. Les avancées sont extrêmement timides avec une population active qui a décru en un an de 791 000 individus et un nombre de personnes employées en baisse de 856 000 sur la même période. Dans un pays où la population croît d'année en année, de moins en moins de personnes travaillent. La baisse de la population active fait baisser le taux de chômage mécaniquement mais comptablement, les USA comptent toujours 65 000 chômeurs de plus qu'en juillet 2009.

En intégrant les catégories non comptabilisées  dans le calcul du taux de chômage (dites "découragées" et en "recherche épisodique"), le taux de chômage ressort à 12 % et grimpe à 17,5% avec les personnes contraintes à un travail à temps partiel (32 % des salariés ayant un temps partiel ne peuvent trouver un autre job ou y sont contraintes pour raisons économiques ou à cause de réductions de charges de travail - 17 % de la population active totale américaine travaille à temps partiel)

Le CAC 40 cède 1,28 % à 3716 points, la bourse de Madrid recule de 1,74 % et la bourse de Francfort de 1,17 %. Le Dow Jones reste beaucoup plus ferme à 10 653 avec une baisse limitée à 0,20 %.