L'étrange défaite de la rue Rosenfeld

Publié le 07 août 2010 par Maurice Puault

L'étrange défaite de la rue Rosenfeld

Ceux qui ont lu le témoignage du capitaine Marc Bloch me reprocheront d'avoir utilisé ce beau titre d' « étrange défaite » pour rendre compte d'une simple affaire d'urbanisme municipal. Tant pis. À ceux-là je dis tout de suite qu'il y a des mots qui font image, et qu'il est bon que l'image soit nette. En outre, ce qui suit leur montrera qu'il s'agit bien pour les habitants de la rue Rosenfeld d'une défaite, d'une bataille perdue. Marc Bloch avait voulu témoigner de la faillite intellectuelle et administrative qu'il avait observé autour de lui, sans présumer de l'issue des événements. Toutes choses égales par ailleurs, je désire faire de même en ce vendredi 6 août 2010.

Pourquoi, moi Jean-Luc Abiven, quarante-huit ans aux cerises, illustrateur et peintre, je fais aujourd'hui le geste d'écrire ce texte pour la rue Rosenfeld ?

Parce que j'habite Romainville, rue du Camp, et que toutes les rues autour de chez moi sont des rues où je passe, des rues où j'ai des amis, des rues qui font mon univers. Toutes les rues autour de chez moi font mon chez-moi. Un mal fait à une de ces rues est un mal fait à ma vie. Le 3 août dernier, on m'a fait mal, alors je crie. Une réaction instinctive. Je n'ai pas pu rentrer ce cri.

Les événements qu'est en train de subir la rue Rosenfeld ont eu lieu chez moi, rue du Camp, il y a un peu plus d'un an. Réouverture d'une blessure ancienne ; raison de plus pour réagir.

Voilà ce que j'écrivais le 30 juin dernier au Comité des habitants de la rue Rosenfeld :

(à suivre dans le prochaine article)

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