Shutter Island – Martin Scorsese

Par Metstacapuche @metstacapuche

Critique Cinéma de Shutter Island de Martin Scorsese, d’après l’œuvre de Dennis Lehane. Avec Leonardo Di Caprio, Mark Ruffalo … 02.2010

Un film de Martin Scorsese est toujours un évènement pour trois raisons majeures : l’assurance d’un scénario intriguant et travaillé, la présence de personnages charismatiques et captivants, et enfin la promesse tenue d’une réalisation irréprochable. Et même si certains projets valent mieux que d’autres au goût de chacun, de Taxi Driver aux Infiltrés, en passant par Les Affranchis, Casino, Gangs of New York ou encore Aviator, il faut se rendre à l’évidence : Scorsese est une référence, un monstre sacré, une ceinture noire du 7ème art.

A ce stade vient le temps d’être consacré. C’est ainsi que naquît Shutter Island, en choisissant la deuxième option. Reprenons nos 3 ingrédients magiques :

- Le scénario est d’une intelligence à toute épreuve, d’une complexité jouissive et jamais incompréhensible. L’histoire me tient en haleine tout du long, 2 heures et 7 minutes exactement, un exploit. A chaque instant où je crois deviner le dénouement, je rencontre un mur. Je les franchis tous pour aboutir à un final magistral, d’une ambiguïté sans pareil et tenant à une réplique qui me fera cogiter de longues heures encore après que le projecteur ait fini d’illuminer l’écran.

- Les personnages portent le scénario. Ils sont passionnants et regorgent de mystère. Et si il est une qualité essentielle à défendre pour ce film, c’est l’oubli total du nom de l’acteur au profit de l’incarnation parfaite. « Amen » Leonardo Di Caprio, qui ne cesse de devenir meilleur, une caractéristique rarissime dans le métier.

- La réalisation marque une étape majeure dans la carrière de Scorsese qui, selon moi, se surpasse. L’image est voilée mais jamais repoussante, elle capture l’œil et l’entraîne à se soucier du moindre détail. La tension est permanente et densifiée par un univers sonore puissant et angoissant et une BO classique mémorable.

Le réalisateur signe une pièce maîtresse qui se doit d’être vue. Et si ce n’est pas pour l’intérêt porté à l’histoire ou le goût du secret et du suspense, alors qu’elle soit regardée de manière objective, comme une leçon de cinéma.

10/10