Redécouvrir Julien Freund et croiser l’esprit d’un penseur libre

Par Stb

«Sachons être suspect. C'est le signe, aujourd'hui,
d'un esprit libre et indépendant, surtout en milieu intellectuel.»
Julien Freund

Si l’est un livre dont je ne peux que conseiller la lecture, c’est bien entendu « L'essence du politique » de Julien Freund.

Fontateur de l’institution de Polémologie de Strasbourg, l’ancien résistant qui se définissait comme comme «français et européen», «régionaliste et gaulliste» met avec son œuvre, que Raymond Aron estimait, le feu à la pensée.

L’homme, à qui l’histoire laissa peu de jeunesse, découvre Aristote puis Max Weber, Georg Simmel, Carl Schmitt et enchante ses pairs. Il les enchante jusqu’à ce que ces derniers découvrent la liberté de pensée qui fait la signature de Julien Freund et tentent de la baillonner.

Comme toujours dans sa vie, il choisira le camp de la liberté tout en gardant ainsi une étonnante simplicité. Je n’ai pas eu l’occasion de le fréquenter assidument, mais je me souviens d’échanges qu’il aimait avoir avec des étudiants.

Il en est ainsi en mars 1993. Réunis au Fec, des étudiants, dont je suis, bavardent et font silence lorsque Julien Freund présente « Philosophie Philosophique », un autre de ses ouvrages.

Sa conférence est magistrale, mais c’est à la fin qu’il a un mot pour tous sur l’engagement, la foi, la croyance et la communauté. Autant de choses, de valeurs, d’écrits qui confèrent au penseur de Villé, une incroyable modernité, au sens noble du terme.