Pas besoin de présenter Le Grau-du-Roi !
Tous les Gardois connaissent bien évidemment Leur Grau-du-Roi, la seule fenêtre maritime de ce département, jadis échangée, dit-on, avec les voisins de l'Hérault contre la commune de Ganges. C'est vrai que le Gard est depuis un modèle réduit de pays, avec plaines, montagnes, zones humides et débouché maritime.
Il y a d'autres graus en Languedoc, le Grau d'Agde, le Grau de Vendres, dans l'Hérault.
Un grau, en occitan, c'est un passage, un chenal qui relie les eaux des étangs, des marais à la grande bleue, en général là où le cordon du littoral est très étroit .
Les Gardois ont donc accès à la mer.
Ils vont « au » Grau-du-Roi, parlent « du » Grau-du-Roi car, maîtrisant bien la langue française, ils savent parfaitement que quand un nom de ville commence par l'article défini masculin singulier ou pluriel (Le Mans, Les Mureaux, Les Deux-Alpes, Les Issambres, Le Havre, etc.) cet article se contracte avec la préposition à ou de. Dans le Gard, on peut aller du Grau-du-Roi aux Mages et nom de Le Grau-du-Roi à Les Mages... ailleurs, ont peut aller du Havre au Touquet et non de Le Havre à le Touquet...
Hé bien non, pas pour la SNCF !
Les voix numériques que précèdent les trois notes égrenées d'un sonal lancinant ne connaissent pas plus les accents du Midi que les plus évidentes logiques de la langue française. Ainsi, le train du Grau-du-Roi s'arrête-t-il en gare de Le Grau-du-Roi. Mais bon, ne nous offusquons pas, le TGV s'arrête bien en gare de Le Mans...
Comme beaucoup de Gardois j'aime Le Grau-du-Roi, petit port agréable, populaire et vivant. La rue, la plage, les quais, les bateaux, les pêcheurs, les plaisanciers, les touristes hâlés ou cramoisis, les gens qui travaillent et les gens qui paressent donnent en permanence un spectacle attachant, sympathique, touchant même.
Puisées dans mes fichiers numériques (pas comme la voix de la SNCF), voici une toute petite sélection d'images du Grau (ou de Le Grau, donc), avec pour commencer deux cartes postales anciennes données par un ami.