Brève : Rule of Rose

Publié le 29 novembre 2009 par Luxyukiiste

Histoire de me faire peur entre deux révisions, j’ai commencé Rule of Rose sur Playstation 2. Ce survival-horror japonais sorti en 2006 avait fait parler de lui pour des raisons aussi tristes que drôles dont je vous parlerai plus loin. Pour l’instant, restons sur l’histoire : nous sommes en Angleterre, dans les années 30. Jennifer est dans un bus de nuit au milieu de nulle part ; seul co-voyageur, un jeune garçon qui lui tend un livre et lui demande d’en faire la lecture. Un arrêt : l’enfant sort en courant et notre héroïne, perdue mais curieuse, décide de le suivre sans savoir où elle se trouve… C’est alors qu’elle arrive devant une grande bâtisse a l’air de vieil internat. Dans la cour, des enfants masqués frappent violemment un sac au contenu inconnu. Jennifer se demande où elle est tombée, mais va tout de même chercher à pénétrer dans la maison…

Très vite, elle découvrira qui mène la danse ici : un groupe de fillettes, le Club des aristocrates du crayon rouge, mené par une certaine Diana et régit par des règles stupides et cruelles. Pour rester en vie, Jennifer devra en faire partie, et trouver son cadeau mensuel pour la jeune cheftaine qui ne se prive pas d’utiliser ses quelques sujets. Que cache cette organisation diabolique ? Très vite, on apprend que les enfants propagent des rumeurs faisant état d’étranges lutins qui les attaqueraient… Et qu’est-ce que l’appareil ? Pourquoi les adultes ont-ils tous disparus de cet endroit en laissant des enfants livrés à eux-mêmes ? Dès le début, on est tout de suite dans le bain, d’abord grâce à une esthétique soignée (menus, inventaire, cinématiques, et même livret), rappelant les dessins gribouillés et les tableaux noirs. Et côté sonore, entre violons angoissants et rires sordides d’enfants, le ton est donné…

Côté gameplay, on est dans un pur survival-horror, avec décors précalculés et chargements entre chaque pièces. Une petite différence avec les jeux comme Project Zero : pas de bouton pour courir, la marche et la course se gèrent en poussant le stick directionnel plus ou moins fort. Comme d’habitude, il y a des objets à récupérer, des portes à ouvrir, des escaliers à monter… Après plus d’une demi-heure de jeu, j’ai été directement happé par Rule of Rose, tout d’abord car j’aime bien les histoires d’enfants tordues, et parce que je repense à mon film favori, Innocence de Lucile Hadzihalilovic, qui se déroule dans une école pour jeunes filles perdue au milieu de la forêt. Ces vieux bâtiments, souvenirs d’époques révolues, sont par leur allure même la source de nombreux fantasmes. Signalons un reproche lu plusieurs fois : les combats, et plus spécifiquement, leur jouabilité. Je n’y suis pas encore, nous verrons donc.

Pour finir, quelques mots sur le mini-scandale complètement lulz déclenché autour du jeu, et résumé dans cet article d’Ecrans.fr. A l’origine, un amendement à une loi proposé par trois députés UMP (comme c’est étonnant) appelant à voter l’interdiction totale de commercialisation, de vente ou de location des jeux ultraviolents sur l’ensemble de notre territoire. Problème : les trois guignols parlent d’un jeu dont ils n’ont vu que la bande-annonce, se basant sur un article sensationnaliste d’un magazine italien qui plagiait une critique trouvée sur Internet. Du grand art. Car, non : dans Rule of Rose, il ne s’agit pas de violer une fille puis de l’enterrer vivante. Encore une fois, cette bande d’abrutis représentants de l’ordre moral le plus puant ont essayé d’imposer leur loi et d’avoir le dernier mot. On pourrait s’en foutre si l’affaire n’était pas remontée jusqu’au vice-Président de la Commission Européenne et n’avait pas entrainé le recul des éditeurs dans plusieurs pays… Voilà pourquoi, en tant que français épargné, je dois le dire : merci à 505 Games !