Pour un recrutement propre: 46 cabinets signataires de la Charte "A Compétence Egale".

Publié le 21 août 2010 par Bernard Deson

Alain Gavand, A Compétence Egale, avec Jeannette Bougrab, présidente de la Halde.

Droit à l'oubli numérique : lancement de la charte réseaux sociaux d'A Compétence Egale

En juillet 2010, 46 Cabinets de recrutement et d'approche directe regroupant  plus de 800 consultants ont décidé de s'associer et de créer  A Compétence Egale. L’initiateur en est Alain Gavand qui a depuis pris la présidence de l’association portant le même nom. Il s’agit de l’une des premières réalisations concrètes sur le droit à l'Oubli numérique cher à Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d'Etat chargée de la prospective et de l'économie numérique.

Une telle démarche peut-elle faire tache d’huile ?

Dès janvier 2010, Alain Gavand lançait une campagne d'adhésion volontariste : « Cette charte sera diffusée auprès de tous les réseaux de recruteurs et d’entreprises afin de créer un grand courant de prise de conscience et de sensibilisation aux risques de dérapage dans l’utilisation des réseaux sociaux. Cette charte repose bien évidemment aussi sur les enjeux de discriminations pouvant avoir cours sur les réseaux lors d'un processus de recrutement ».

Je m’étais permis de manifester une certaine incrédulité en réagissant sur son blog[1] le 8 janvier 2010 : « Alain, ne s’agit-il pas d'un vœu pieu ?Comment résister à la tentation de briller devant son client? Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple? Les traces laissées sur internet resteront utilisées par les cabinets de recrutement pour éliminer un candidat mais de manière plus discrète, c'est tout ».

Sa réponse fut la suivante : « Vous semblez sceptique quant à l’authenticité de la démarche… La position d’A Compétence Egale, et de tous ses cabinets membres, est de fournir une prestation de qualité en s’appuyant sur les compétences professionnelles, tout en se démarquant avec une approche non discriminante.Et d’aller plus loin encore : promouvoir et encourager largement les évolutions desbonnes pratiquesdans ce sens. Si ACE ne prend pas de telles positions dans le milieu des professionnels du recrutement, qui portera ces convictions ?Mais vous avez raison, il n’est pas facile de faire disparaitre certains éléments de notreidentité numérique. C’est pourquoi nous mettons en garde les candidats potentiels contre la diffusion d’informations qui pourraient, dans le futur, leur desservir ».

Un premier succès : l’adhésion des plus grands noms du recrutement

Force est de constater que parmi les signataires se retrouvent les plus grands noms de la profession : Robert Half, Robert Walters, Bernard Julhiet Recrutement, Opteaman,Page Personnel, Manpower Professional, Michael Page International, Mac Allister,Hudson,Futurestep,Circular Search,Randstap…

Il s’agit aujourd’hui d’observer si les pratiques ont déjà évolué au niveau des consultants concernés mais aussi chez les candidats. En effet, à ce jour à peine 47% des internautes ont effectué une recherche sur la Toile pour vérifier les traces laissées.Cela signifie que plus d’un candidat sur deux ne s’en préoccupe pas.

Pourtant il existe de nombreuses parades pour gérer au mieux son identité numérique : par exemple préférer Viadeo à Facebook si vous voulez évoluer dans une sphère professionnelle. Et si vous êtes définitivement accro à Facebook prenez le temps de bien paramétrer votre profil (restreindre les accès à quelques personnes choisies). Enfin  réfléchissez bien aux conséquences avant d’insérer un article ou une photo.  Et puis pourquoi ne pas installer une alerte « Google » sur votre nom? Efficace pour rester en veille.

Internet outil majeur de la recherche d’emploi

Une enquête « Emploi & réseaux sociaux[2]» vient d’être menée afin de déterminer si les réseaux sociaux étaient « vraiment utiles pour les recruteurs et les candidats ». 150 recruteurs et 2 208 candidats ont répondu aux questionnaires publiés sur ses différents sites.L'enquête montre que la recherche d’emploi se fait à l’heure actuelle à 97% sur les sites emploi, à 71% via les candidatures spontanées, à 66% par le Pôle Emploi, à 44% grâce au réseaux personnels, à 42% par l’intermédiaire des cabinets de recrutement et enfin à 36% sur les réseaux sociaux, juste avant la presse.


[i] http://alaingavand.typepad.com/laparoleauxcandidats

[2] Enquête réalisée pour RegionsJob en juin 2010