Le coefficient fashion de ma boîte : le grand test

Publié le 23 août 2010 par Trendymummy

Quand je regarde les blogs de filles qui montrent leur look-du-jour, je me demande toujours dans quel monde elles vivent. Ou, plus exactement, dans quelle entreprise elles travaillent. Non mais c’est vrai, quoi, QUI va TRAVAILLER en VRAI avec des compensées en léopard, qui rehaussent un treillis revisité cargo, surmonté d’un crop tee à trou-trous façon Balmain, le tout agrémenté de deux-trois sautoirs tête de mort qui-finissent-trop-bien-n’importe-quel-look.
La réalité, c’est que ces filles travaillent soit en free-lance, soit dans un milieu proche de la mode/communication qui leur permettent (voire qui leur exigent, dans certains cas) d’arborer un look trendy* tous les jours. (Parfois je me demande tout de même si certaines ne prennent pas le temps de se changer pour enfiler leur vraie tenue de travail, après avoir pris la photo destinée à leur blog… m’enfin)

Il se trouve que je travaille dans une société, plutôt genre financière, et fréquentée par de nombreux hommes genre contrôleurs de gestion, où le look de base de la trentenaire s’approche davantage de la jupe tailleur que du slim.

Et dans ces cas-là, croyez-moi, ce n’est pas facile d’être trendy au boulot.

Il faut trouver la ligne de conduite, celle qui vous permettra de faire comprendre à vos collègues que vous appartenez tout de même à la race de celles qui savent qui est Garance Doré, merki bien, sans contrarier boboss et N+2 par des tenues qui risqueraient de nuire finalement à votre crédibilité professionnelle.

Par exemple, j’ai testé l’autre jour les sandales façon sabots suédois. Verdict : trop Heidi. Les gens m’ont regardé bizarrement les pieds toute la journée.
En revanche, en arborant un collier plastron à perles multicolores, j’ai eu droit à moult compliment de collègues pensant qu’il venait tout droit d’un voyage au Chili = augmentation de mon quotient créativo-aventurier.

Pas facile tous les jours… le risque d’erreur est grand.

Alors : comment s’habiller dans la vraie vie au travail ? Comment ne pas franchir la ligne jaune ? Comment exprimer sa personnalité vestimentaire sans détonner ? Comment être edgy mais scré-di ?

Il faut d’abord évaluer le coefficient fashion de votre boîte.

Pour ce faire, munissez-vous d’un papier, d’un crayon et faites un tour complet dans les couloirs du bureau.
A votre retour, vous pourrez ainsi établir un diagnostic fiable en fonction des critères ci-dessous** :

1. Le jean…

 

a.   la majorité de vos collègues était en jean -
b.   Personne n’était en jean (et d’ailleurs vos collègues prononcent « bloudjinz ») - £
c.   vous avez croisé entre 1 et 5 personnes en jean - $
d.   vous avez croisé 2 personnes en jean et on est vendredi - %

2. La jupe…


a.   vous n’en avez vu aucune : les femmes portent des pantalons - %
b.   les jupes que vous avez vues étaient droites et au genou -
c.   les jupes que vous avez vues étaient en cuir (on est en automne-hiver) ou à imprimé ethnique (on est au printemps/ été) - $
d.   Les jupes sont beiges dans une matière brillante - £

3. Le top…

a.   des caracos en soie, ou des cachemires fins, dans des tons neutres, et sous une veste - $
b.   essentiellement des cols roulés, épais l’hiver et fins l’été - %
c.   la majorité portait une chemise blanche (manches non retroussées) -
d.   des blouses à pois, à rayures ou dans une matière brillante - £

4. Les chaussures


a.   des escarpins en cuir noir l’hiver (variante estivale : des escarpins blancs ou beiges ouverts au talon) - %
b.   des mules à bout pointu (en toute saison) et/ou dans une matière brillante - £
c.   des salomés en daim (des sandales compensées l’été) -
d.   des boots (des ballerines l’été) - $

5. Les accessoires

a.   une broche sur la chemise, plus éventuellement une chaîne fine autour du cou -
b.   vos collègues sont adeptes des bracelets : joncs, gourmettes, en plastique ou en bois - $
c.   pas besoin d’accessoire : le top a déjà des pierres incrustées - £
d.   rien - %

6. la coiffure


a.   des accroche-cœurs blond platine - £
b.   des chignons hauts - %
c.   des queues de cheval basses - $
d.   des cheveux lâchés -


Vous totalisez un maximum de  £

Vous avez le droit de vous plaindre. Le coefficient fashion de votre entreprise est quasi nul. Il y règne une forme d’élégance, à laquelle il est manifestement impossible d’adhérer. Vous vous heurtez de plein fouet au mauvais goût et à l’ignorance des tendances. Vos efforts vestimentaires resteront lettre morte, ou susciteront des haussements de sourcils perplexes. Mais le pire, c’est quand l’une ou l’autre de vos fringues attirera un compliment : en proie au doute toute la matinée quant à l’habit en question, vous finirez dans le Zara le plus proche à la pause déj  pour acheter une tenue de rechange. Il n’y a rien à faire : démissionnez.

Vous totalisez un maximum de  %

La situation est tendue, je vous l’accorde. Vous travaillez dans un environnement où la féminisation des espèces n’a pas vraiment cours. Vos collègues féminines ont pris le pli de ne pas mettre leurs atouts en avant : peut-être ont-elles des raisons objectives de le faire ? Les hommes de votre boîte (souvent les patrons) auraient-ils une fâcheuse tendance à n’admettre que les femmes puissent être efficaces que si l’on oublie qu’elles en sont (des femmes) ? Ou bien ces dernières ont-elles tendance à s’effacer de peur qu’on ne les prenne pour des êtres superficiels qui ne visent que la promotion canapé ? Si vous vous sentez d’attaque pour contrer le mouvement, allez-y, on vous souhaite bien du courage ! Si en revanche, vous avez envie de « fitter » sans pour autant renoncer à la mode, il ne vous reste qu’une solution : le chic et sobre. Pas la peine d’aller vous ruiner chez les enseignes pas chères pour vos tenues de boulot. Elles vous nuiront plus qu’autre chose. Votre cœur de cible sera quelque part entre le minimaliste années 90’s, et l’androgyne sexy 70’s. Optez pour les matières nobles, les marques pointues, les pantalons enfin bien coupés. Rivalisez avec vos collègues sur leur propre terrain, en le revisitant boyish chic. Bannissez le tailleur pantalon, mettez un très joli pull en guise de haut, avec un décolleté un peu profond. La veste ira, elle, sublimer une jolie robe tablier en soie fluide. Si vous restez une adepte de la fantaisie, cantonnez-la aux accessoires.

Vous totalisez un maximum de €

Il règne chez vous une ambiance légèrement misogyne où la collègue femme reste dans le ton, dans le rang, et ressemble finalement toujours un peu à une assistante de direction. Bien sûr vous pouvez arborer des tenues plus décontractées, ou même assez chouettes, mais cela sera considéré toujours comme de la « coquetterie féminine », et pas vraiment comme une identité. Cependant la situation est loin d’être désespérée. Vous voulez du look ? Ils veulent de la super assistante ? Regardez deux-trois épisodes de Mad men, et transformez-vous en bombe incendiaire professionnelle ! Dita von Teese sera votre nouveau modèle. A vous les jupes crayon qui font la taille de guêpe, un pull cachemire moulant rentré dans un pantalon cigarette, un foulard autour du cou, et c’est vous qui menez la danse. En jouant sur l’imagerie du  retro et de la pin-up (sobre tout de même, pas la peine de se déhancher en remettant en place votre porte-jarretelle à la cafèt’), vous tournez en dérision les codes vestimentaires en vigueur dans votre société et mettez en valeur votre féminité sans vous ridiculiser : bref, le look au travail est devenu votre allié !

Vous totalisez un maximum de $

De quoi vous plaignez-vous ? Il semble pourtant au vu de vos réponses qu’il y ait la place dans votre boulot pour exprimer vos goûts vestimentaires. Il va de soi que vous ne vous saperez jamais au boulot comme chez vous le week-end, c’est la dure réalité. Evidemment, remiser le short en jean coupé maison constitue une véritable torture du lundi au vendredi. Mais si vous distillez, vous arriverez à imposer votre façon de vous habiller sans vous attirer d’ennuis. Le pendentif tête de mort passe mal ? Tentez-le en broche façon vanité qui vous rangera immédiatement dans la catégorie über cool. Le body dentelle fait de vous la pupute du bureau 312A ? Mais s’il ne fait qu’une apparition sous un mega pull moutarde ceinturé complètement tendance de la rentrée, vous attirerez l’attention ailleurs ! Quant à la veste, on a bien vu cette année qu’elle nous donnait mille façons d’être fashion au boulot. Lâchez-vous !

* on me dit que ce mot serait banni ?
** j’avais toujours rêvé de faire un test de magazine