Lectures : Mauriac , Bobin , Muray .

Par Dina_gar

et       Le hasard des émissions à la radio ou autres, m'ont fait revenir à Mauriac , à trois livres que je n'avais pas lus.  Toujours l'influence  de la mère sur le destin d'un individu quelque soit son âge ;toujours la haine, la cupidité ,avec le besoin de posséder l'autre , mais aussi avec Dieu.

        Le Sagouin ; c'est le calvaire de Guillou, l'enfant d'un noble dégénéré et d'une bourgeoise qui s'est mariée uniquement pour devenir baronne. Personne ne s'occupe de Guillou, il grandit sans éducation , il est sale, handicapé .Un pâle espoir peut naître  en la personne de l'instituteur mais cela tourne court. La fin est dramatique. C'est un roman d'une grande noirceur ; la haine de la mère envers ce pauvre reflet du mari est terrible. Ce livre ne peut laisser indifférent .

      Le baiser au lépreux  ; un roman où ,encore, on entre dans les misères cachées d'un couple mal assorti ,uni par intéret (2000 hectares de pins des Landes)  Lui est riche mais laid; Jean Peloueyre est misérable , hideux et pitoyable.  Noémie d'Artiailh est jolie et très pieuse. Côté charnel, l'union est un fiasco; Noémie éprouve une répugnance physique envers cet homme qu'on lui a imposé. Elle se voue à la religion tout en restant la parfaite épouse qui soigne son mari avec dévouement. Dans ce roman  on remarque le style de Mauriac fait de nombreuses inversions et d'un vocabulaire assez violent .

      Le désert de l'amour  Des 3 livres lus c'est celui que j'ai le moins aimé. Là, une forte femme qui possède qui elle veut sans donner beaucoup .   Maria Cross a marqué à vie le jeune Raymond Courrèges en lui inspirant une passion ardente qu'elle a repoussée.  Il avait 17 ans . Il la retrouve dans un bar, 20 ans après, accompagnée de son mari , un homme important mais vulgaire. Pendant ces 20 ans on suit la passion inavouée du père de Raymond, Paul , médecin, pour cette même Maria Cross qu'il soigne de maux qui ne sont que prétextes... Un constat accablant des passions humaines .

      Christian Bobin, après Mauriac et d'une façon toute différente ,arrive à la même constatation .Ce qui unit les 2 écrivains est la croyance en Dieu . Chez Bobin tout est  douceur , bonté, poésie presque angélique , c'est ce qui m'avait tenue éloignée de ses premiers livres.  Le temps a passé , l'époque est devenue ce qu'elle est , presque barbare, et la lecture de Bobin est comme  un baume au coeur , elle est apaisante. Je viens de lire : "la femme à venir" et ce livre me donne envie d'en lire d'autres. Dans ce livre on suit Albe(en italien "alba" , l'aube  avec ce que cela implique de douceur , de lumière...), depuis sa naissance jusqu'à sa vie adulte, entre le père, peintre qui a acquis une certaine notoriété et la mère qui s'absente souvent et meurt dans un accident. C'est beau et cela se lit d'une traite, c'est de la poésie pure.

     Puis , entre ces lectures, j'ai inclus  des passages de livres de Philippe Muray ( Festivus Festivus , Minimum respect,  désaccord parfait ) que je lis à petites doses car assez décapant. j'apprécie beaucoup ses opinions  qui l'ont fait classer parmi les néo-réactionnaires   de par son analyse lucide et caustique du monde actuel . Je ré-écoute avec délectation l'émission "répliques " d'Alain  Finkielkraut qui a été rediffusée sur france-culture ce samedi 21 août  , qu'on peut écouter  et podcaster pendant une semaine sur le site de cette radio. A .Finkielkraut.  reçoit Fafrice Luchini à propos de la lecture de textes de Muray qu'il a faite au théâtre de l'Atelier en mai ,juin . le titre de l'émission : "le rire libérateur de Muray ". C'est un régal  ( d'autant plus que j'ai vu ce spectacle , car c'en est un ).. Alors ....