Le temps de rentrer

Par Pierre-Léon Lalonde
Il a bien dû se passer quelque chose d'intéressant ces derniers jours, mais c'est comme si ma semaine de vacances se prolongeait. Les clients se sont succédé à bord, mais j'avais encore la tête entre Caraquet et Rimouski. J'ai bien dû avoir quelques conversations passionnantes et sûrement qu'une ou deux passagères m'auront fait ajuster mon rétroviseur, mais je roulais encore sur les vagues du fleuve qui viennent effleurer la 132 gaspésienne. Revoir encore une fois le soleil se coucher dans le Saint-Laurent, c'est bien assez pour se perdre dans ses pensées en montant la "Main".
Mon séjour dans les péninsules fut bref, mais juste ce qu'il faut pour décrocher. Juste ce qu'il faut pour me rendre compte que les journées rapetissent. Juste ce qu'il faut pour voir les nouveaux étudiants débarquer en ville.
Je réalise que la plupart de ces jeunes n'étaient pas nés quand j'ai grimpé à bord de mon premier taxi.
L'automne s'en vient.