Rosa Candida de Audur Ava Olafsdottir

Par Sylvie

 RENTREE LITTERAIRE

Editions Zulma, 2010

Divertissant, drôle, tendre, émouvant, rafraîchissant. Ce premier roman d'une auteur islandaise écrit en 1998 est une  véritable découverte !

 

Ce roman est un drôle de récit d'apprentissage mettant en scène un tout jeune homme de 22 ans passionné d'horticulture. Alors qu'il traverse une mauvaise passe  (sa mère, qu'il l'avait initié à la botanique, vient de mourir dans un accident de voiture, il est père d'une petite fille alors qu'il a couché avec sa mère un "quart de nuit" !), il décide de quitter son Islande natale volcanique et humide pour rejoindre dans un pays jamais nommé  ....une roseraie dans un jardin au milieu d'un monastère dans une contrée perdue où les villageois parlent le patois...

 

C'est parti pour un road-movie pas ordinaire ; le jeune homme quitte son père papa-poule et son frère jumeau autiste pour se trouver une vocation. Il a en effet promis à sa mère mourante de se rendre au fameux monastère pour aller y planter une espèce de rose inconnue, la rosa candida, à huit pétales, rose qu'elle cultivait dans la serre familiale.

 

Alors que son voyage commence par une mésaventure (crise d'appendicite), il va rencontrer au fur et à mesure de sa route des personnages insolites (un moine féru de cinéma par exemple) ; il sera bientôt rejoint par Anna, sa conquête d'un "quart de nuit" et sa petite fille.

Il va alors faire progressivement l'apprentissage des femmes, de la paternité et....de la cuisine !!!

 

Ce candide moderne n'arrête pas de s'autodénigrer (il s'amuse de sa passion pas très virile pour l'horticulture à l'opposé de son père électricien) et se demande même s'il est vraiment porté vers la gentes féminine !

 

On appréciera d'autant plus la constellation familiale qui gravite autour de lui (dialogues téléphoniques savoureux avec son père sur les plats à cuisiner : soupe au flétan, boulettes de poisson...). En effet, la cuisine tient une place toute particulière dans ce récit : spécialités très bizarres comme le pâté au hérisson aux premiers essais culinaires réussis du jeune homme.

 

Des roses, un monastère, une petite fille toute blonde ressemblant à l'enfant Jésus...Un nouveau paradis sur terre, une enclave bien spéciale à l'atmosphère à la fois drôle et mystique.

 

On s'attache vraiment au personnage du jeune homme ; il est rare, dans la littérature, de traiter, et en plus avec beaucoup de tendresse et d'humour à la fois) de la naissance du sentiment de paternité.

 

Un vrai bonheur !

 

Décidément, la rentrée nordique en France est d'un très bon crue (avec Purge de Sofi  Oksanen). Une bonne augure pour la Salon du Livre de 2011 consacré justement à cette littérature...