La course à pied comme sport complémentaire du vélo sur route ?

Publié le 29 août 2010 par Julien Holtz

Depuis qu'existe ce blog, j'ai vécu de belles expériences de cyclisme, puis aussi d'alpinisme avec le Sommet du Mont-Blanc; je viens aussi de découvrir la course à pied depuis un peu plus d'un an avec 2 de mes amis Christophe et Thibaut. Désormais, je partage mes passions sportives entre vélo et course-à-pied, je voulais vous aider à comprendre pourquoi et peut-être aussi vous donner envie de plonger vous aussi !
Pourquoi suis-je venu à la course à pied ?
Voici quelques raisons qui m’ont poussé à venir à la course à pied :
-   En automne, les jours raccourcissent : pas très drôle de rouler de nuit …
-   En fin d’année quand on a atteint à vélo les objectifs qu’on s’était fixés et qui motivaient son entrainement, il y a une forme de saturation mentale et une recherche de nouvelles perspectives
-   J’ai toujours été attiré par un désir exploratoire : quand tu trouves un filon, tu as envie de creuser plus loin pour savoir où cela te mènera
-   Et puis, quelque chose de très important : les amis ! Leur influence pour te faire gouter à de nouveaux plaisirs. Depuis 1 an et demi déjà Christophe, un ami et collègue, me parlait de ses défis et de ses entrainements en course à pied … ça éveille la curiosité et ça donne envie
Comment suis-je venu à la course à pied ?
Quelques premières sensations il y a 2 ans pour me remettre en forme avant ma 2ème tentative d’ascension du Mont Blanc. Puis 100% vélo en 2009 avec 4800km de mi-mars à fin septembre, dernier jours de vélo de ma saison où je participe à la Gentleman du Cœur en duo à presque 43km/h de moyenne avec Daniel Hul, spécialiste Ufolep du contre-la-montre. Le week end d’après je participe au 10km de Paris Centre en 48min29 avec juste un footing le mercredi pour retrouver des sensations.
Une découverte en 2 phases
Tout d’abord l’automne 2009 pour me familiariser aux petites courses, 15 footing dont 4 courses : 10km de Paris St Germain, Cross du Stade Français, 8km de Garches, Corrida d’Issy Les Moulineaux. Avec des fortunes diverses, c’est sur : le manque d’entrainement spécifique, ça se paie cher. Par exemple aux Cross de Boulogne Billancourt, dans la course Senior où j’explose avant meme la fin du premier tour et je termine dans les derniers. Sur cette fin d’année, je me dis que je vais participer aux courses pour découvrir et prendre du plaisir. Je parcours 50km par mois. L’ami qui m’a embringué dans cette passion, Christophe Gomy (directeur artistique web de métier), me teste sur longue distance courant octobre : nous parcourons 18km dans le Bois de Boulogne à allure modérée. Je cours aussi avec un manager d’Accenture, le conseil est un métier exigeant, Thibaut Dutartre est un mec très exigeant et c’est un de mes meilleurs amis. Les températures baissent, le mauvais temps arrive. Début décembre, la Corrida de Noel se déroule dans un climat presque polaire, mais bien sûr au bout de 2km nous sommes tous morts de chaud ! C’est à la suite de cette course que je me projette sur 2010 et que je signe pour le Semi Marathon de Paris. 2010 sera donc une autre paire de manches !
La 2ème phase de ma découverte est bien plus acharnée et minutieuse, Christophe m’a transmis des programmes d’entrainement, lui choisit le programme pour 1h40 au semi, moi je prends le 1h50. A la rentrée de janvier, nous partons pour 1h40 dans le Bois de Boulogne sur un terrain gelé et complètement enneigé, j’ai des Nike Gore Tex aux pieds. La semaine suivante, il me fait découvrir la cote des gardes à Meudon tôt le matin de nuit avant d’aller au boulot. 130km parcourus en janvier, 125km en février. Avec au programme une course de 10km : les foulées de Vincennes que je cours en 47min11 soit 1min30 gagnés depuis octobre, l’entrainement paie ! Je poursuis à raison de 3 sorties par semaine, entre 10 et 17km à chaque fois avec des exercices spécifiques : fractionné court, fractionné long etc …  Les footing du dimanche sont un véritable plaisir, moins contraignants, et en nature ; je les fais régulièrement avec Thibaut à qui j’ai fait découvrir le Parc de Saint Cloud et la Foret de Fausses Reposes. Fin février, la course du Semi Marathon de Paris approche, je sens un léger coup de fatigue, j’attrape froid, je lève le pied sur l’entrainement pendant les 2 dernières semaines et je me dis que mon objectif est perdu …
Je prends le départ de la course sans repères, donc sans pression. Collant, gants de soie, maillot de vélo, sac avec poche à eau North Face, bonnet polaire, baume du tigre sous les narines …. Je me tords la cheville à l’échauffement (pas grave j’ai les chevilles assez souples). Et c’est parti ! Je vois que le lièvre 1h50 part trop vitre pour moi, je le laisse filer, je le perds de vue. Je finirai, coute que coute, peu importe le temps ! J’assure la première partie du semi à une allure que je pense me permettrait ensuite de finir sans trop souffrir. Les points intermédiaires km5 et km10 défilent, il fait une température glaciale. J’ai un coup de moins bien aux 11ème et 12ème km, le ventre travaille … Je me reprends au km13 puis j’accélère dès le 14ème. Au 15ème au ravitaillement dans le bois de vincennes, je ne m’arrête pas puisque j’ai tout ce qu’il me faut avec moi. Et je trouve la compagnie d’un petit vieux d’environ 1m65 max, foulée légère et fréquente, on discute, ça m’aide à me changer les idées, il a déjà fait le marathon de New York. Je décide de rester avec lui, il accélère l’allure, j’en profite et je rattrape mon retard sur mon objectif. Je finis le dernier km à 99% de ma fréquence cardiaque maximale et le semi en 1h51.
Ensuite, petite pause ski puis doute sur les prochains objectifs : repasser au vélo de course avec les beaux jours qui arrivent ou … se trouver de nouveaux objectifs en course à pied ? Finalement je poursuivrai la course à pied jusqu’au 13 juin avec comme objectif principal les 20km de Paris Saint Germain le 30 mai 2010. A partir de début avril je reprends la course à pied donc et cette fois ci je suivrai le programme 1h40 au semi marathon en y insérant quelques entrainements en cote. Tout commence par un footing au Parc de St Cloud où, hors de forme, je m’accroche pour suivre mon pote Thibaut qui a des bonnes jambes ce jour-là. Il me retrouve le front recouvert de sel lorsque nous finissons la sortie ! Courant avril, je sens que je retrouve du jus, de la force. Le fait le 10lm de Planet Jogging en 46min11 : j’ai encore gagné 1min cette fois-ci en 2 mois. Je poursuis le travail spécifique ciblé sur le cardio et nous sommes au départ au Jardin d’Acclimatation avec Thibaut le 30 mai 2010. Nous faisons les 3 premiers km ensemble jusqu’au pont de suresnes puis je le vois prendre progressivement 1m puis 2, puis 5 puis 20 …. Il s’envole et grimpe la cote du Mont Valérien comme une gazelle, moi je m’accroche, je suis scotché au bitume … Je ferai ma course, mes rêves de passer la ligne d’arrivée cote à cote sont envolés. Je cours mieux qu’au semi, plus vite, je résiste mieux, la dernière bosse à St Germain en Laye fait très mal, mais je souffre déjà depuis le km17 … Cette course, dont le tracé a été mal calculé fait en fait quasiment la distance d’un semi marathon. Je la boucle en 1h44. 7 min de gagnées sur le temps de mars !
Dernier objectif de la saison, les 10km du Château de Vincennes ou je termine en 45min pile. Courir à plus de 13km/h pendant 10km, je n’aurais jamais cru ça possible 1 an auparavant … Moi qui détestais courir étant gamin !
Quels outils pour mesurer ma performance ?
Il y a tout d’abord l’Iphone avec l’application Runkeeper : une application développée par un américain qui fait un véritable carton dans le monde. Vous mettez le téléphone dans votre poche ou à un brassard, vous appuyez sur start et il fonctionne comme un compteur GPS : il mémorise votre parcours, compare la vitesse et le dénivelé, il vous informe si vous le souhaitez sur votre allure chaque km ou toutes les 5min. Vous synchronisez ensuite l’activité sur le site de runkeeper et retrouvez en détail toutes les informations, vous pouvez créer une communauté « street team » sur le site et connaitre leurs parcours et suivre leurs perfs. Vous pouvez importer des données de cardio sur chaque activité. Vous pouvez aussi établir des Fitness Reports pour analyser les stats de performance et même les comparer avec vos street team mates. Enfin, vous pouvez créer des exercices d’entrainement et mémoriser aussi des « routes ». C’est un outil que j’utilise depuis plus d’un an maintenant, très pratique ! Thibaut Dutartre utilise à fond les capacités de Runkeeper, il en est véritablement fan ! Y compris sur des sorties en mode trail, une discipline qu’il est en train de découvrir.
Il y a de manière plus traditionnelle et culturelle dans ce sport, les Polar ou Garmin Forunner. J’ai offert une montre Garmin à l’un de mes meilleures amies à la montagne, Armandine Briard, une adepte du trial qui prépare l’Ultra Trail du Mont Blanc. Moi j’utilise un Polar RS 800 CS qui m’a été recommandé par Joona laukka, un ancien coureur cycliste pro. Christophe Gomy utilise cet outil avec un podomètre, il suit ses performances et son indice de forme avec son interface en ligne. Moi j’ai la version GPS, qui est un peu lente à se calibrer au départ, le temps de trouver les satellites mais qui ensuite se révèle plutôt fiable sur le tracé et le kilométrage. C’est un outil indispensable pour tout jogger qui veut progresser. En revanche ce n’est pas une méthode suffisante. Au salon du Marathon 2010, j’ai rencontré les gens de Myo Test www.myotest.com ils pensent que pour progresser en course à pied, il ne faut pas écarter le travail musculaire et après avoir pratiqué quelques tests de mesures sur leur stand, je comprends totalement ce qu’il veulent dire : si tu travail ton moteur mais que la transmission et les suspensions ne sont pas bons, tu n’obtiens qu’un gain de performance partiel.
Niveau sensations : vélo et course à pied font-ils bon ménage ?
Des anciens cyclistes pro se sont mis au marathon, regardez par exemple Laurent Jalabert, son frère Nicolas ou encore Laurent Brochard. Lance Armstrong faut aussi partie de ceux-là. Les cyclistes ont des prédispositions particulières à la résistance, c’est une chose certaine. En revanche n’est pas un bon coureur qui veut ! Les différences physiologiques sont immenses en course à pied.
Au tout début, lors de mes premiers footing, j’ai senti que mon corps souffrait. Il n’avait jamais été habitué aux vibrations et chocs imposés par l’impact répété de la foulée au sol. J’ai eu des douleurs musculaires, ligamentaires aussi. J’ai du m’arrêter un peu, laisser le corps s’adapter. En me raisonnant, en me mettant progressivement à augmenter les distances, l’allure, j’ai vu disparaitre les réticences de mon corps à cet effort, et j’y ai même éprouvé un certain plaisir.  Il n’en reste toujours pas moins que la transition vélo / course à pied est quelque chose d’assez déroutant pour le corps. Si les 2 sports semblent faire travailler les même groupes musculaires, c’est sur, ils ne les font pas travailler de la meme façon !
En revanche, je suis certain que les 2 sports se servent mutuellement. Cette année, par exemple, j’ai fait 95% de running et 5% de vélo au premier semestre. Le Running m’a aidé à travailler mon cardio et j’en tire les bénéfices à vélo cet été notamment pendant les 24 heures du Mans auxquels je viens de participer. J’ai gagné de 5 à 10 pulsations sur l’année dernière en pratiquant des efforts de meme intensité et parfois plus longs.
Ma conclusion donc : faites du vélo certes et goutez aussi à la course à pied !!!