L’utopia expérimente les films sur clé usb

Publié le 30 août 2010 par Bordeaux7
Repartir d’un cinéma avec un film à 5 euros, c’est désormais possible. Mais attention pas forcément avec un titre à l’affiche. Le réseau Utopia vient de lancer un nouveau concept intitulé «Vidéo en poche». Le principe est simple : contre 5€ et muni d’une clé USB avec au moins 2 Giga disponible, le spectateur peut se faire copier un film via un logiciel libre dans un laps de temps de 5 à 10 minutes. L’initiative innovante est bordelaise. En effet, la salle de la place Camille Jullian a d’abord organisé une soirée dans le cadre de la projection du film «Non au Mac Drive» de Frédéric Chignac en décembre dernier. Après avoir copié et vendu 250 fois l’oeuvre, l’équipe remet le couvert en juillet. «Le but est d’interroger les lois coercitives et surtout de remettre les vrais partenaires du cinéma en jeu : les réalisateurs, les diffuseurs et le public», estime Isabelle Warin, responsable du projet à Bordeaux. Les premiers tests sont concluants : les mails affluent et évoquent une manière de venir chercher le cinéma «comme on vient prendre le lait à la ferme». Le Centre National du Cinéma a lui aussi bien accueilli cette nouvelle démarche. Sur les cinq euros, trois sont reversés à l’ayant droit qui peut être le réalisateur lui-même (comme c’est le cas pour «Tamani» ou «Non au Mac Drive»).
Répertoire d’art et essai
Ils font partie des six films actuellement disponibles dans le cadre de «Vidéo en poche» et dans la lignée du répertoire «Utopia». Pas des blockbusters donc et pas le genre de films que l’on trouve en téléchargement. «Déjà diffusés sur nos écrans, il s’agit pour eux d’une seconde sortie puisqu’ils ne bénéficient pas de passages télévisés. C’est en quelque sorte une aubaine pour eux», confirme Isabelle Warin. Les Films du paradoxe s’avèrent être le premier distributeur à jouer le jeu, conscient de la nécessité de nouveaux modes de diffusion. «Paul dans sa vie», ou l’histoire d’un agriculteur du Cotentin et «Les Lip, l’imagination au pouvoir» qui traite de revendications ouvrières. Des fictions et «8th Wonderland» rejoindront le catalogue prochainement, tout comme des films pour enfants.
Un geste écolo
«En plus du faible coût, on dépense moins d’énergie en copiant les films. Nous nous rapprochons ainsi de nos désirs écologiques», ajoute la co-responsable du cinéma. Après Bordeaux, le concept sera opérationnel d’ici six mois dans tout le réseau Utopia. Pour ensuite s’ouvrir à tous les cinémas.•