L’Astrée

Par Madame Charlotte

Auteur : Honoré d’Urfé
Éditeur : Folio
1ère édition : 1607
Ma note :

Résumé
L’Astrée n’est pas seulement un traité d’éducation sentimentale et une somme de casuistique amoureuse. C’est aussi un roman des origines nationales : les bergers du Lignon sont des Français à l’état pur, des Gaulois qui ont résisté à l’invasion des ” usurpateurs ” romains et de leurs faux dieux, préservé les coutumes et les libertés de l’ancienne France. Au moment où se développe le mythe celtique et où Henri IV entreprend de refaire l’unité nationale, L’Astrée apparaît, par rapport à l’Italie et à Rome, comme une tentative de décolonisation culturelle.

L’avis d’EstelleCalim
Le résumé de l’un des premiers romans chorales de la littérature française est difficile à faire. Publié en plusieurs livraisons, de 1607 à 1627, il est composé de six parties. Les trois premières ont été écrites par d’Urfé, mais lorsqu’il décède, la quatrième partie entamée est terminée par son secrétaire. L’édition Folio présente une cinquième et une sixième parties, probablement rédigées par le Sieur de Gaubertin, qui sont assez différentes des quatre premières. Bien entendu, pour lire ce roman, il faut se mettre dans l’esprit. L’écriture du XVIIe siècle n’est pas spécialement en vogue de nos jours et on peut être un peu désarçonné. Mais j’aime chercher les clés de ce genre de roman, essayer de deviner quel est le personnage de cour décrit sous un autre nom. L’auteur voulait proposer aux aristocrates de son temps un modèle moral, politique, philosophique. Le roman présente le principe d’une « honnête amitié » et se veut un « miroir des princes ». Une fois ce présupposé énoncé, c’est plutôt amusant à lire. Il y a de nombreux rebondissements et les personnages reparaissent régulièrement, l’auteur ayant construit son œuvre de façon assez ordonnée. J’avais déjà lu le Roman comique de Scarron que j’avais beaucoup apprécié (mais il est inachevé). J’ai bien aimé celui-ci aussi.