Remarquables Cephalopodes

Publié le 01 septembre 2010 par Svtcolin
La coupe du monde de football a eu deux mérites : mettre en évidence l’incompétence de l’équipe de France, et mettre en évidence les capacités d’un groupe remarquable : Les céphalopodes dont le plus éminent représentant  « Paul le Poulpe » à présenté des capacités parapsychiques poches de la divination. En effet Paul le poulpe a prédit l’équipe gagnante pour les matchs de l’Allemagne avec un pourcentage de réussite remarquable (près de 90%). Remarquons au passage que le pourcentage de réussite sur un tirage est déjà de 50%, finalement Paul n’as fait que gagner  pile ou face plusieurs fois de suite !). Pour ceux qui seraient intéressés par la procédure voyez la vidéo en bas d’article. Une telle performance mérite un examen approfondi de ces céphalopodes aux caractéristiques biologiques fascinantes…
Le pied dans la tête…
Les céphalopodes sont des mollusques dont le pied, masse musculeuse servant à la locomotion, migre en avant de la tête, d’où le nom du groupe : céphalopode : « pied dans la tête ». On compte 730 espèces de céphalopodes divisées en deux groupes les tétrabranches (nautiles : proches des ammonites fossiles à coquille externe) et les dibranches dont les décapodes (10 tentacules : seiches et calmars) et les octopodes (pieuvres ou poulpes et argonautes). Ils se repartissent sur l’ensemble des mers du globe excepté la mer noire et vivent à  de grandes profondeurs. Le plus gros spécimen jamais observé est un calmar géant (genre Archtiteuthis)  de plus de 20m tentacules compris soit le plus imposant de tous les « invertébrés »!
[Un calamar géant - "Pour la Science" à consacré son dossier du mois d'Aout sur ces montres marins]
Des structures anatomiques convergentes avec celles des vertébrés.
Les céphalopodes possèdent un certains nombre de structures convergentes avec celles des vertébrés qui ont fait dire aux zoologistes finalistes que ces animaux étaient « particulièrement évolués ».  En effet le système nerveux habituellement ganglionnaire est ici extrêmement centralisé et forme un « cerveau » enfermé dans une capsule cartilagineuse, équivalente à la boîte crânienne des craniates. Le système circulatoire ouvert chez les autres mollusques est ici clos et comporte un cœur. Enfin l’œil présente une très forte convergence avec celui des vertébrés on y retrouve en effet  des paupières, une cornée, un iris, un cristallin et une rétine laquelle est directe contrairement à celle des vertébrés qui est inversé. (voir le schéma de comparaison)
[L’œil à rétine inversé des vertébrés et l’œil rétine directe des céphalopodes]
Des prédateurs rusés.
Les céphalopodes sont des prédateurs qui chassent à l’affût, ils se camouflent en prenant la couleur du fond (cryptisme - Voir l'article) grâce à des cellules pigmentés : les chromatophores. Les tentacules capturent et amènent les proies  la bouche laquelle est équipée « de série » de deux mâchoires squelettiques formant le « bec de perroquet » capable de briser les coquilles et carapaces de la plupart des proies. Enfin lorsqu’ils sont menacés, les céphalopodes émettent de l’encre, des grains de pigment noirs, sécrétés par la poche du noir. Cette encre entre toujours dans la fabrication de l’encre de chine, ou sépia (le nom de genre de la seiche est sepia).
[Seiche émettant un nuage d’encre par l’entonnoir. Noter également la couleur cryptique de l’épiderme.]Par ailleurs le système nerveux central permet aux céphalopodes de développer des comportements remarquables, en matière de vie sociale ou de techniques de chasse. Ainsi si l’on place dans l’aquarium d’un poulpe (Paul ou un autre) un crabe enfermé dans un bocal,  il apprend en une trentaine d’essais à ôter le bouchon pour saisir sa proie. De la même façon des expériences plus complexes ont démontré les facultés de mémorisation, d’apprentissage et d’orientations de ces mollusques. De là à dire que Paul possède un réel talent il n’y qu’un pas … que je ne franchirai pas !
Un groupe d’intérêt pour l’homme.
Terminons en notant que les céphalopodes sont un groupe d’intérêt pour l’homme, aussi bien dans le domaine culinaire, où les fricassées d’encornets contentent nos estomacs, que dans le domaine scientifique, où les ammonites constituent un fossile stratigraphique d’une valeur inestimable ainsi qu’un témoin de l’évolution.
[Vidéo : Paul le poulpe à l’œuvre sous le crépitement des flashs.]
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