Pirates of the caribbean: at world's end

Par Evelyndead

Si tu as épuisé les possibilités que t'offrait la prise de Jérusalem, tu peux hisser de nouvelles couleurs et partir affronter les périls des Sept Mers, pour peu que ton vaisseau soit plus rapide que le Hollandais Volant...

Je ne suis pas de ceux qui se plaignent de ce que le renouveau des films de pirates se fasse sous la houlette de Walt Disney. Je suis plutôt de ceux qui jubilent au moment d'acheter Pirates Of The Caribbean 3. J'adore les pirates, leur décorum, leur imagerie. Et j'adore cette trilogie, même si je reconnais quelques faiblesses au dernier opus. Vous avez vu les décors, vous avez vu les costumes, les sfx ? Et les bateaux ? Et tous ces trucs de la mer qui n'existent pas ? Evelyn a huit ans, devant cette clique de maboules qui croisent sur les eaux les plus aventureuses. Et le casting y est pour beaucoup. Surtout Geoffrey Rush. Et Orlando. Quelle midinette, cette Evelyn...
Parler de Pirates... me donne surtout l'occasion de vous conseiller un livre parmi les meilleurs du monde (et pourquoi pas ?), il s'agit des Pirates, de Gilles Lapouge, paru aux merveilleuses éditions Phébus. Lapouge y décortique la figure du Pirate (et de ses dérivés, corsaires, boucaniers...), s'attachant à démontrer qu'il "se dresse d'abord contre l'ordre qui régit la société, mais aussi contre l'image qu'il se fait de la condition humaine". Une lecture fascinante (que l'on peut rapprocher de celle du Hell's Angels de Hunter S. Thompson), une poésie magnifique dont je ne résiste pas à vous livrer les ultimes vers:
"Que retenir de la longue saison pirate ? Ils ont dérivé un instant dans la beauté des choses, sous le poudroiement des lunes en allées, et ils sont morts. Ils furent épouvantables et fraternels, pervers ou compatissants, mais leur noblesse fut de mourir sans vanités: leurs ossements ont été livrés aux sables et aux gouffres, quand leur mémoire s'inscrivait dans les calligraphies du néant. Ces archives de poussière, de cendres et d'os, sont celles des abîmes, le vent de Dieu, déjà, les a dissipés. Là-bas, dans les confins de l'histoire, des hommes faibles et sauvages ont passé. De leurs repaires désertés nous reviennent les échos du vide: ils nous parlent du goût de néant, du goût d'éternité qui dévasta jadis quelques cœurs détestables ou généreux - inconsolés."