Vuelta : David Moncoutié, sa cote grimpe...

Publié le 05 septembre 2010 par Jeanpaulbrouchon

David Moncoutié est maintenant, après la première semaine de course, en tête du classement des grimpeurs. Victorieux samedi à Xorret del Cati après une offensive de 144 kilomètres, il initie le lendemain, dimanche, sur la route d’Alcoy l’échappée décisive et termine quatrième de cette difficile étape. Au passage, Moncoutié accumule les points pour le classement des grimpeurs, classement dont il occupe désormais la première place avant l’étape d’Andorre.

Agé de 35 ans, Moncoutié a volontairement cette année fait l’impasse sur le Tour de France afin de mieux préparer le Tour d’Espagne. Moncoutié est un coureur particulier dans le peloton français. Professionnel depuis 1997, soit depuis 14 ans, il n'a connu qu’une seule formation : Cofidis. Cette fidélité est prise en compte par ses dirigeants qui le laisse organiser à sa guise sa carrière. Il a toujours dit que le Tour d’Espagne lui plaisait plus que le Tour de France car la pression des médias est moins forte, la course moins difficile et le soleil accompagne souvent les coureurs. Moncoutié n’a que des bons souvenirs avec la Vuelta. En trois années consécutives, il a déjà remporté trois étapes (une chaque année) et obtenu à deux reprises le classement des grimpeurs.

David Moncoutié, lyonnais depuis peu, sait jouer avec efficacité du règlement de ce classement particulier en accumulant les points lors des étapes comportant de nombreux cols (sept au cours de la seule journée de dimanche). Il lui faut maintenant confirmer ses bonnes dispositions actuelles lorsque la Vuelta va véritablement prendre de la hauteur et que les principaux favoris pour la victoire finale vont être contraints de se dévoiler totalement ce qu’ils n’ont pas encore fait pour le moment. La semaine à venir s’annonce difficile pour le porteur du maillot des grimpeurs avec trois arrivées en altitude : mercredi en Andorre à 1900 m d’altitude, samedi à Pena Cabarga (au-dessus de Burgos) et dimanche aux Lacs de Covadonga.

David Moncoutié sera encore coureur l’an prochain, toujours chez Cofidis. Pour terminer une carrière exemplaire, il entend encore se produire dans le Dauphiné et disputer son dernier Tour de France qui sera pour lui la dernière grande course d’une longue carrière au cours de laquelle il a surpris par son inaptitude totale à entrer dans le moule des autres coureurs. Moncoutié n’a jamais rien fait comme les autres. Marié à une ancienne actrice de théâtre, père de deux enfants, il préfère de beaucoup la quiétude de son foyer à l’agitation de la course cycliste. On ne peut dire que cette attitude a contrarié sa carrière.

Un autre français au cours de cette Vuelta connaît des jours fastes : Jean-Christophe Peraud (Omega Pharma Lotto). Lui aussi est un coureur atypique. A 33 ans, il dispute sa première année professionnelle. Auparavant il se consacrait à ses études et au VTT, discipline dans laquelle il est vice-champion olympique derrière Julien Absalon. L’an dernier, Peraud participait à des épreuves par étapes réservées aux amateurs. Cette année, il est dans le grand bain avec beaucoup de bonheur terminant en particulier 4ème du tour du Pays Basque et 8ème de Paris-Nice. C’est son premier grand Tour. Bon grimpeur, il est actuellement 5ème du classement général de la Vuelta à 52 secondes du leader l’espagnol Igor Anton. Il devait participer au Tour de France, mais une sévère chute dans le Dauphiné l’a contraint à déclarer forfait. Il sera le coureur français à suivre avec Moncoutié au cours des quinze derniers jours de course. On ne connaît pas ses aptitudes en haute montagne puisqu’il n’a jamais encore grimpé avec des coureurs qui luttent pour la victoire finale dans les cols les plus réputés de la Vuelta. On ne connaît pas non plus ses facultés de récupération et sa capacité à supporter une course de trois semaines. On sait seulement, et c’est déjà beaucoup, qu’il est extrêmement rigoureux dans l’exercice de sa profession. C’est un travailleur acharné. Beaucoup d’équipes françaises lui font actuellement les yeux doux mais ses dirigeants, les Belges d’Omega, ont déjà fait savoir qu’il s’était engagé avec eux pour une durée de deux ans et qu’il était donc hors de question qu’il soit incorporé l’an prochain dans une formation française.

La fin de la Vuelta promet donc beaucoup pour le cyclisme national.

Jean-Paul