SALT : Angelina Jolie, l’espionne qu’on aimait…

Par Tom

Alors qu’elle est sur le point de quitter le cadre des opérations des Services Secrets américains, l’espionne Evelyn Salt (Angelina Jolie) est mise sur la sellette à la suite du témoignage d’un informateur russe dénommé Orlov (Daniel Olbrychski). Pourchassée par ses anciens partenaires, Ted Winter (Liev Schreiber) et William Peabody (Chiwetel Ejiofor), Salt va se lancer dans une course-poursuite infernale dans l’espoir de sauver son mari (August Diehl) kidnappé par une sombre organisation d’agents dormants russes qui a infiltré les échelons du pouvoir des Etats-Unis. Salt sera-t-elle contrainte de renouer avec son passé obscure ? De la bouche même de la starlette hollywoodienne Angelina Jolie, "Salt", son dernier film, lui a véritablement offert la possibilité de marier ses talents d’actrice dramatique et son goût immodéré pour les grosses productions (très) musclées. Le moins que l’on puisse dire, après avoir visionné ce "Salt", c’est que Madame Brad Pitt ne nous mène pas en bateau !

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Il est vrai qu’en y regardant de plus prêt, la filmographie de l’idole de beaucoup de cinéphiles est assez manichéenne avec, d’un côté, plusieurs productions dramatiques - citons principalement "L’Echange" et "Un Cœur invaincu" - d’assez bonne facture dans lesquelles Jolie a tout le loisir de démontrer son aura de véritable comédienne talentueuse, et de l’autre côté, un certain nombre de pseudo-nanars pyrotechniques façon "Wanted", "Mr. & Mrs. Smith" ou encore "Tomb Raider" ! Long-métrage clairement orienté espionnage à la sauce piquante, "Salt" a le mérite de procurer à notre Belle une solide dose d’action mais également de lui permettre de faire étalage de sa grande capacité à humaniser et à sensibiliser le personnage qu’elle interprète… De là à dire que ce "Salt" revient à voir l’increvable Lara Croft poussée par une hargne dramatico-romanesque façon "L’Echange", il n’y a qu’un pas que l’on ne franchira pas ici… Encore que !

Mais c’est certain, "Salt" est peut-être l’un des rares films de cette période de l’année qui réussit à conjuguer, avec un réel brio, psychologie et nerfs à couteau tiré. Reste que si la performance de Miss Jolie aura le don d’enthousiasmer les spectateurs fâchés depuis quelque temps déjà avec le cinéma Pop-corn ‘ricain supposé trop crétin, le travail du vétéran Phillip Noyce, derrière la caméra, doit être également salué. L’implication de ce metteur en scène sur ce film, revient à assister un peu à la renaissance du "phénix"… En l’occurrence, un "phénix" qui somnolait depuis plusieurs années déjà après avoir marqué le cinéma hollywoodien de plusieurs bons (si pas "grands") films d’espionnage ! Fin 80’ - début 90’, Noyce est devenu presque inévitable dans le registre des bons thrillers policiers en signant "Calme Blanc" (1989), "Jeux de guerre" (1992), "Sliver" (1993) et "Danger immédiat" (1994)...

Portant par deux fois les aventures de Jack Ryan - interprété par Harrison Ford -, personnage créé par le romancier Tom Clancy, notre réalisateur a copieusement traité de sombres intrigues frappant le quotidien des Services Secrets de l’Oncle Sam. Sous cet angle, Phillip Noyce paraissait bien être l’homme de la situation pour diriger "Salt". Il est vrai que l’intrigue de ce dernier film, signée Kurt Wimmer, a le don de réchauffer nos (bons ?) vieux souvenirs de la Guerre Froide entre Etats-Unis et ex-Union Soviétique. Oui, c’est vrai, ceux qui ont malheureusement vu "Equilibrium" et "Ultraviolet" se souviendront que Wimmer est loin d’être un excellent réalisateur mais, comme scénariste, notre homme se débrouille honorablement… A l’image des intrigues du remake de "Thomas Crown", de "La Recrue", "Que Justice soit faite", "Au bout de la nuit" et du présent "Salt", la ligne de conduite reste sensiblement la même : Kurt Wimmer, sans doute fâché avec l’originalité, ne va pas accoucher de scénars foncièrement novateurs mais, pour peu que l’on dispose d’un bon metteur en scène sous la main, ces faiblesses scénaristiques peuvent être vite gommées.

C’est exactement ce qui se passe pour "Salt". Loin d’être très excitant dans sa narration, Phillip Noyce prend à merveille le train en marche et s’essaye à une mise en scène musclée et contemporaine qui a le don de nous plonger au cœur des mésaventures de l’espionne Evelyn Salt. Voici donc brièvement brossées, les lignes de force et faiblesses de ce long-métrage qui a également le bon goût de convier à la fête deux solides seconds rôles masculins tenus par Liev Schreiber et Chiwetel Ejiofor.

Si la carrière internationale, et très Strass et Paillettes,d’Angelina Jolie a bien été propulsée par le "Bone Collector" de Phillip Noyce, en 2000, aujourd’hui, avec le "Salt" du même homme, Jolie se voit propulser dans un film qui surprend - dans le bon sens du terme - malgré un sujet ultra conventionnel ! Certes la Guerre Froide c’est un peu du réchauffé ; la séquence d’ouverture du film rappelle assez platement la scène initiale, diablement plus existante, du James Bond "Meurs un autre jour", mais cependant "Salt" déploie assez de qualités pour ne jamais décevoir. Ajoutez-y en prime une réelle volonté de désarçonner le spectateur dans ses convictions les plus intimes ! Alors ? Qui est réellement Salt ? Un Agent double ? Ou même un Agent triple ? Vous le saurez en allant voir "Salt"…

La bande-annonce…