Retour au travail : apprivoiser le changement

Publié le 07 septembre 2010 par Mamamiiia
En prenant l’autobus, j’ai constaté que je devrai apprendre par coeur trois horaires de plus qu’avant.  À bord, les gens ont changé.  Toujours les mêmes jeunes cégepiens, mais des visages complètement différents, plus jeunes encore, il me semble. Au métro, tous les guichets sont désormais équipés de cartes à puce et il y a des bixi partout.  De nouveaux édifices ont remplacés les anciens qui ne tenaient qu’à un fil, de nouveaux commerces ont pignon sur rue.  Tiens! Il y a maintenant une terrasse là où j’aimais aller prendre mon café. Un an plus tard, le monde a changé, la ville s’est refait une beauté.
Maintenant trois semaines que je suis de retour au bureau. Je croise des visages que je ne suis pas toujours sûre de reconnaître. Certains ont un peu vieilli, parfois c’est seulement la coiffure qui est différente.  Des collègues ont désormais de nouveaux postes, l’organigramme a un peu changé.  Mon bureau a été relocalisé (pour le mieux) et j’ai de nouveaux voisins. J’ai parfois l’impression de revenir au bureau après un simple congé de trois semaines et de reprendre mes dossiers là où je les avais laissés.  À d’autres moments, j’ai pourtant l’impression d’avoir migré pendant dix ans sur une autre planète.  Pourquoi cette distorsion? Pourquoi ce sentiment que « tout a changé » et que pourtant « tout est encore pareil »?
Quand on retourne au bureau après une longue absence, même dans les meilleures conditions, le plus difficile est de jauger avec une relative précision ce qui a véritablement changé. Distinguer l’évolution de surface de ce qui a véritablement bouleversé l’écosystème de son milieu. Ainsi, au-delà de la couleur des murs, de la disposition du mobilier et des nouveaux visages, il y a l’imperceptible, le « non-dit » qui dit tout, cet espèce de fil invisible qui relie les humains entre eux et qui, selon le climat, est souple ou tendu. Et je crois que le sentiment de distorsion vient de là. S’il y a de véritables transformations bien tangibles, il faut néanmoins un peu plus de temps pour saisir l’évolution de l’imperceptible.  C'est, il me semble, un aspect tellement central.  Et si j'ai souvent lu des articles ou des conseils pour se préparer au retour au boulot, on aborde pourtant rarement cette dimension.
Et moi, ai-je changé? Un deuxième enfant m'a-t-il donné un peu plus de ceci ou de cela? Suis-je transformée par cette absence d'un an? Une chose est certaine, le détachement de la dernière année me donne un regard différent sur les problématiques qui elles, sont essentiellement les mêmes qu'avant. Un regard plus englobant, tourné vers l'avenir, plus confiant.  Curieusement, cette année loin du brouhaha quotidien à prendre soin d'un petit être m'a redonnée l'assurance que tout ira bien, no matter what. Et comme le chantait Bob Marley, Don't worry, everything's gonna be alright...Mamamiiia! - L'état de la mère ou la mère dans tous ses états http://mamamiiia.blogspot.com