Actualité du climat : entre réforme du GIEC et avancées internationales

Publié le 07 septembre 2010 par Sequovia
Un rapport commandé par l’ONU et rendu public le 30 août dernier préconise que le Groupe International d’Expertise sur le Climat se réforme en profondeur. En cause, la révélation  d’erreurs dans le quatrième rapport du groupe datant de 2007. En plus d’une transformation du GIEC, les autorités internationales penchent désormais sur la possibilité de création lors du Sommet de Cancun fin 2010 d’un fonds vert pour le climat.
  • Réformer le GIEC
Depuis novembre 2009, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) est au cœur de polémiques liées à la publication d’emails piratés sur le serveur de l’université britannique d’East Anglia et à la découverte d’erreurs dans le quatrième rapport. Il était question, notamment, dans ce dit rapport que le glacier de l’Himalaya se réduisait plus vite que les autres glaciers du monde et pourrait disparaitre avant 2035, données non soumises à l’évaluation des pairs. Selon de document, 55 % des Pays-Bas se trouvaient sous le niveau de la mer, au lieu de 26 %  tels qu’annoncés par le gouvernement de ce pays et une étude à l’Agence néerlandaise d’évaluation de l’environnement (PBL).Face au discrédit général, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, et le président du GIEC, Rajendra Pachauri, avaient demandé le 10 mars 2010 que le Conseil Inter-académique (IAC), qui regroupe des experts issus de quinze académies nationales des sciences, évalue les méthodes et les résultats du GIEC. Publié le 30 août 2010, le rapport de 113 pages propose une série de recommandations afin d’améliorer la crédibilité, l’indépendance et la gouvernance du GIEC, même si « La méthode utilisée par le GIEC pour produire ses évaluations périodiques a été dans l’ensemble couronnée de succès », souligne le document rédigé par le Conseil inter-académique« Le GIEC a besoin d’une direction forte et continue« , a souligné dans un communiqué le chef des rédacteurs du rapport du Conseil inter académique, Harold T. Shapiro. Parmi les principales recommandations, le CIA préconise un renforcement du comité exécutif du GIEC, avec la présence notamment de personnes externes à la structure ou même à la communauté scientifique du changement climatique. Le Conseil recommande au Groupe de définir une stratégie de communication pour renforcer la transparence de ses travaux. De cette manière, indiquent les experts, le Groupe sera en mesure de mieux répondre aux crises.
  • Vers une position commune européenne sur le climat
Alors que le sommet de Cancun sur le climat se rapproche à grands pas, La France, l’Angleterre et l’Allemagne tentent d’amorcer des propositions pour établir une position européenne commune et cohérente pour les discussions qui auront lieu du 29 novembre au 10 décembre. Les ministres de l’Environnement des trois pays se sont retrouvés la semaine dernière  à Berlin avec l’idée que l’Europe ne pourra peser que si elle affiche une position claire et unie.Après la déception de Copenhague en décembre dernier, les négociations internationales peinent à redémarrer même si de très nombreux pays ont pris des engagements individuels, notamment en matière de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. «Il s’agit de remettre un moteur» car sur nombre de sujets, le processus est «en panne», expliquait Jean-Louis Borloo à l’issue de son entretien avec ses homologues l’Allemand Norbert Röttgen, et le Britannique Chris Huhne. C’est pourquoi, les trois hommes chargés de l’Environnement, préconisent une réduction de 30% des gaz à effet de serre émis et non de 20% d’ici 2020.
  • Un fonds vert pour le climat ?
Suite aux négociations de Copenhague, les chefs d’Etat et de gouvernement  ont décidé de créer le « Fonds vert de Copenhague pour le climat » afin de soutenir une action immédiate. Le financement promis par les pays développés au cours des trois prochaines années atteindra près de 30 milliards de dollars.À plus long terme, les pays industrialisés ont décidé de mobiliser conjointement 100 milliards de dollars par année d’ici à 2020 pour répondre aux besoins des nations en développement. Mais la question de savoir où les Etats vont trouver ce financement se pose encore. Cette question a été d’ailleurs l’objet principal de la rencontre entre les représentants de quarante-cinq pays réunis le 2 et 3 septembre à Genève à l’initiative de la Suisse et du Mexique.Cette conférence informelle prévoit que les discussions de Cancun débouchent sur la création d’un fonds vert pour le climat, de manière effective. Ce fonds servirait à venir en aide aux pays sinistrés par les catastrophes climatiques et à les accompagner dans une adaptation au changement climatique. Le fonds vert fonctionnerait en collaboration avec les autres fonds déjà existants : fonds pour l’environnement mondial ; fonds spécial pour les changements climatiques et fonds pour les pays les moins avancés.« On est en train de passer de l’idée d’un accord global à l’idée d’accords ponctuels » constate Brice Lalonde, ambassadeur de France pour le climat. Ces derniers pourraient être « balancés », c’est-à-dire qu’un accord partiel sur tel point serait équilibré par un accord dans un autre domaine. »Le groupe doit rendre son rapport public en novembre. Affaire à reprendre, donc.
  • L’avis Sequovia
Il ne reste plus qu’à espérer que les concertations à Cancun à la fin de l’année ne finissent par en queue de poisson comme à Copenhague, car les catastrophes à répétition vécues ces derniers temps montrent l’urgence pour les autorités internationales d’agir de concert.