Les Saltimbanques (Pierre Reverdy)

Par Arbrealettres


Les Saltimbanques

Au milieu de cet attroupement
il y a avec un enfant qui danse
un homme qui soulève des poids.

Ses bras tatoués de bleu
prennent le ciel à témoin
de leur force inutile.

L’enfant danse, léger,
dans un maillot trop grand;
plus léger que les boules
où il se tient en équilibre.
Et quand il tend son escarcelle,
personne ne donne.

Personne ne donne
de peur de la remplir
d’un poids trop lourd.

Il est si maigre.

(Pierre Reverdy)

Illustration: Pablo Picasso