Le Monde à l'envers

Publié le 26 juillet 2010 par Cuicuinrv
ESSAI...

Amis d'Internet, j'ai beaucoup ri !

Hier, le Monde.fr titrait glorieusement :

"Eric Woerth n'a pas bradé de terrain dans la forêt de Compiègne"

Émoustillé par ce titre annonçant une probable révélation qui me laisserait pantelant, je commençais à lire cet article qui nous promettait enfin des preuves tangibles propres à mettre à mal les allégations du Canard enchaîné du 14 juillet concernant l'affaire de la vente douteuse de l'hippodrome de Compiègne par le ministre du budget de l'époque !

Après tout, pourquoi pas ?

En réalité, cet "articulet", pour rester poli, si on peut appeler ainsi le catalogue débité en boucle sur tous les médias par la communication de Monsieur Woerth pour se défendre, rédigé par ce qu'on appelle de nos jours, un "journaliste" m'a laissé littéralement pantois, j'allais dire "sur le cul" !


Je croyais découvrir une enquête fouillée, du vrai journalisme d'investigation qui prouverait le bien-fondé de ce titre ronflant, accrocheur dont les conclusions ne souffriraient d'aucun doute ? En réalité, je suis tombé sur un argumentaire UMP soutenant la défense désespérée de son Ministre agrémenté de 2 témoignages ridicules, non sourcés, vagues ou partisans ! Je m'en vais reprendre argument par argument, les termes de la défense de Monsieur Woerth par ce journaliste du Monde.fr qui file un bien mauvais coton.

1er élément.

L'employé aux écritures du Mondel écrit, je cite : Ce domaine de 57 hectares n'a été vendu qu'à 2,5 millions d'euros, soit 44 000 euros l'hectare. Le prix a été fixé par les Domaines, un service du ministère des finances qui n'est pourtant pas réputé pour sa générosité.

Or, "aucune forêt ne se vend à ce prix-là", témoigne un expert forestier de la région, contacté par Le Monde.fr. Selon lui, "le prix de vente dans la zone du Compiégnois est plutôt situé entre 6 000 et 10 000 euros". Chez Forêt privée française, on tempère : "Cela dépend du type de forêt et de la valeur des infrastructures". De fait, le terrain comporte un hippodrome et un golf, ce qui explique le prix supérieur à celui pratiqué habituellement. Un agent immobilier de Compiègne juge pour sa part que le prix payé par la Société des courses de Compiègne n'est "pas du tout incohérent", le terrain étant déjà loué par son acquéreur, et en grande partie inconstructible.

Hey les potes ? Qui est cet expert forestier contacté par le Monde.fr ? Quant à "Forêt française", elle est très vague ! Moi qui connait la forêt de Compiègne comme ma poche, je vous en trouverai 30 qui déclareront le contraire ! Des vraies sources bordel ! Pas du vent !

Déjà on sent que le "journaliste" joue la décharge du suspect, ce qui est son droit le plus strict mais jusqu'ici aucune preuve .. Continuons la démonstration.

Après cet argument qui ne tient la route, ni par ses sources, ni par sa pertinence, vient un long paragraphe de la défense, énoncé par Éric Woerth déclarant que rien n'est illégal. "Le processus de vente est contesté mais légal" et patati et patata. Passons, l'avocat journaliste continue joyeusement sa plaidoirie...

2ème élément.

"Une transaction étonnamment rapide. Le 16 mars, un arrêté du ministère imposait à l'Office national des forêts la vente du terrain. Celle-ci aurait été effective dès le lendemain, assure Le Canard."

Auquel notre merveilleux enquêteur, sort pour contrer le Canard, l'argument massue suivant ; surtout ne riez pas :

Un argument battu en brèche par Philippe Marini, pour qui la vente "a en réalité été étudiée pendant 5 ans par les services de l'Etat." "C'est vrai que c'est un processus très rapide, tout ça a été très vite", s'étonne Pascal Leclerq, de la CGT-Forêt. La vente, conclue six jours avant le départ d'Éric Woerth du ministère, n'est certainement pas due au hasard. Elle a visiblement été accélérée par le ministre, picard et passionné de hippisme. Ce qui, pour autant, n'entache pas d'irrégularité le processus.

Comme on sait que Philippe Marini sénateur maire UMP de l'Oise est copain comme cochon avec son pote équestre, Éric Woerth, Ministre et maire de Chantilly, vu qu'ils combattent dans le même camp, dans des circonsciptions sur mesure, les roses socialistes, je ne vous dis pas la crédibilité des déclarations de Marini ! Quant au représentant de la CGT, que voulez vous qu'il dise ? Pris qu'il est entre le marteau et l'enclume ?

Autant demander à la grand-mère d'Éric Woerth son opinion sur le sens moral de son petit fils !

Le dernier paragraphe arguant enfin que le maire de Chantilly ne connaissait nullement Antoine Gilibert, l'heureux bénéficiaire de cette vente à prix discount et pourtant ami de Philippe Marini...

Au final, lectrices et lecteurs, avez vous entr'aperçu l'ombre d'une ombre d'une preuve qui puisse justifier le titre de l'article ?

NON, NON et NON !

Voilà les amis, comment "le Monde.fr" magouille son info. D'un article qu'on imagine d'investigation et qui n'est en fait qu'une reprise des arguments du Ministre du travail à laquelle on ajoute pour justifier ses émoluments, 2 ou 3 coups de fils à des agences immobilières, les rédacteurs, tels des prestidigitateurs débutants, vous sortent triomphalement un titre racoleur qui disculpe ouvertement Monsieur Woerth !

Comme chacun sait, en parcourant rapidement les infos d'un site ou d'un quotidien, les titres sont rapidement digérés puis retenus, vous comprenez alors le but de la manœuvre destiné à sauver le sergent Woerth.

Manipulation mesquine et pitoyable qui me fait penser que le quotidien "le Monde" est devenu sous la houlette maléfique de certains , un de ces chiffons conformistes au service du pouvoir. J'espère simplement que cette mentalité et ces pratiques disparaîtront avec l'arrivée des nouveaux propriétaires.

Au Village des NRV, on manque cruellement de comiques et autres fantaisistes scribouillards dans mon style, je profite de ce billet pour appeler la plupart des journalistes du Monde à nous rejoindre : ils se révèlent indubitablement plus doués que nous !

Dans des temps pas si anciens que les jeunes peuvent ne pas connaître, le "groupe téléphone" chantait : "je rêvais d'un autre Monde..."

Moi aussi.

Travailleuses, travailleurs, je vous propose une suggestion : partez donc voyager par procuration avec Céleste.

À après !

Cui cui fit l'oiseau, pseudo journa-liste rouge, le temps d'une chanson.