C’est ce qui est arrivé à la narratrice, abandonnée très tôt par un père non seulement absent mais marginal dont elle aura honte longtemps et qui n’aura jamais pour tout bien que son vélo et sa guitare. Il partira sur les routes. sans prévenir, jusqu’en Inde où la dure réalité du pays le rejettera vers l’Espagne. Sa fille le reverra épisodiquement pour le retrouver une fois adulte et apprendre enfin à mieux connaître cet homme charismatique au corps d’athlète mais à l’esprit cabossé, tellement aimé, détesté et redouté à la fois.
"Jeune, mon père était un très bel homme. Brun, bronzé, musclé, la peau éternellement brûlante et salée. Et jusqu'à l'âge de quarante ans, ni ses excès, ni son mode de vie marginal n'avaient réussi à entamer son physique solaire d'homme des criques, des jetées et des chemins de bord de mer qu'il parcourait à vélo, toujours vêtu d'un jean et d'un tee-shirt." (première phrase)
J’ai beaucoup aimé ce récit troublant et très émouvant, écrit un peu sèchement, par petites phrases courtes comme pour couper court à la sensibilité frémissante et à l’attendrissement que l’on sent proches.
Acheté dans le grand magasin culturel voisin, je ne pourrai pas profiter de l’offre étrange proposée aux acheteurs de ce premier roman : si vous n’aimez pas, vous écrivez pourquoi, vous ramenez le livre et vous voilà remboursée.
Moi j’aime, je l’écris, je serai donc punie!
Je ne comprendrai jamais la logique commerciale
L’homme qui m’a donné la vie de Virginia BarRentrée littéraire 2010, Premier roman,
(Buchet Chastel, septembre 2010, 180p.)