Quand Jacques Attali prévoit le futur

Par Citoyenhmida

A sa parution chez les éditions FAYARD en octobre 2006, l’ouvrage de Jacques ATTALI « UNE BRÈVE HISTOIRE DE L’AVENIR » avait été accueilli comme l’histoire réelle du monde pour la moitié à venir du XXIème siècle naissant.

Les critiques les plus élogieuses avaient été émises à propos de ce livre. Une bande dessinée a même été adaptée à partir de cet ouvrage pour le mettre à la portée des plus jeunes.

Christophe BARBIER dans L’EXPRESS du 26 octobre 2006 n’hésitait pas à considérer que l’auteur « trace le parcours de la terre dans les soixante prochaines années ».

Philippe Vallet
de France INFO a qualifié l’ouvrage de « essai audacieux sur l’histoire des cinquante prochaines années » car il répondait à cette interrogation : « quel sera le futur ».

Forcément, un ouvrage de Jacques ATTALI ne pouvait qu’être bien accueilli. Ce touche-à-tout génial ne pouvait que produire un livre génial.

La bibliographie (j’allais écrire la production) de Jacques ATTALI est impressionnante par son volume et sa diversité : elle ne compte pas moins d’une soixantaine de  titres,  comprenant essais, romans, biographies, mémoires, une pièce de théâtre et même un conte pour enfants.

Mais, à peine quatre ans après son édition initiale,  la lecture de ce livre – que l’on pensait prémonitoire sinon  prophétique – se fait déjà moins enthousiasmante.

En effet, bien conscient que l’histoire passée détermine celle à venir, je n’ai trouvé que peu d’intérêt à la première partie de l’ouvrage. Est-il utile de remonter à l’homo sapiens ou à l’histoire de quelques ports flamands du XIIème siècle ni même à celle de Venise ou de Gènes pour nous prévoir ce que le XXIème nous réserverait ?

La partie consacrée aux prédictions de l’auteur est impressionnante essentiellement par le rythme de son écriture. Des phrases courtes et le mode « futur » imposé donnent l’impression d’une série de vérités irréfutables et irréfragable, martelées  et assénées avec la conviction désagréable de l’eurocentriste confirmé.

Les conclusions de Jacques Attali quant au déclin de l’empire américain n’ont rien de bien orignal. La même année et chez le même éditeur, est paru « La fin de l’Empire – La désagrégation du système américain » du militant altermondialiste Walden Bello.

La suite du livre axée sur le  triptyque « hyperempire-hyperconflit-hyperdémocratie » qui reprend en fait ce qui ce dit et se lit un peu partout, en y mettant un peu d’optimisme  faussement béat : «  Une démocratie planétaire s’installera……Elle tentera de gagner d’autres guerres   : contre la folie des hommes, contre le dérèglement climatique, contre les maladies mortelles, l’aliénation, l’exploitation et la misère ».

L’année 2010 s’achève et l’on ne perçoit pas la moindre prémisse de ces belles prophéties « attaliennes ».

Pourtant, la lecture de cette « brève histoire » n’est pas totalement sans intérêt !