Submarino

Par Ffred

L'histoire
Deux frères mènent, dans la même ville, des existences parallèles, séparés à jamais par les blessures de l’enfance. Pourront-ils un jour se retrouver et changer le cours de leur destin ?

Mon avis
Il y a douze ans déjà Thomas Vinterberg se révélait à Cannes avec Festen, film choc sur les blessures de l'enfance. Après la grande bourgeoisie danoise c'est cette fois dans les bas fonds de Copenhague que d'autres blessures toutes aussi lourdes et secrètes font des ravages chez d'autres adultes. A la dérive est un mot bien faible pour décrire les vies des deux frères séparés. Après une scène d'ouverture choc, la noirceur ne fait que s'accentuer. De plus en plus bas, de plus en plus sordide. On est tétanisé par autant de malheur. Mais trop de noir tue-t-il le noir ? Plus l'intrigue avance et plus on suffoque au point que l'émotion ne sort pas. Les deux histoires parallèles s'entrechoquent sans se toucher, sauf bien sûr quand il est trop tard. Arrive alors le dénouement où toute l'émotion contenue, retenue et enfouie depuis le début explose dans une dernière scène salvatrice. Comme pour le personnage principal, nos larmes coulent alors, irrémédiables. L'espoir et la rédemption au bout du chemin.
Les acteurs sont tous formidables, en tête Jakob Cedergren magnifique, parfait dans tous les registres, une très belle prestation. Le petit garçon est aussi très bien, attendrissant de justesse et d'humanité. Outre l'histoire, la direction d'acteurs est donc un des atouts majeurs de ce film où la mise en scène minimaliste fait le reste sans jamais tomber dans le pathos, sans jamais juger. Très différent de Festen, ce nouveau film de Vinterberg dont les autres films depuis sont passé inaperçus, n'en reste pas moins d'une force et d'une noirceur incroyable. Glauque, aride, froid, noir. Un film difficile. Un choc.


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