La maison

Publié le 17 septembre 2010 par Clarabel

Au-dessus de ma porte est gravé 1656, une année de peste, l'année de ma construction. Je fus bâtie de pierre et de bois mais, au fil du temps, mes fenêtres se sont mises à voir et mon toit à entendre. J'ai vu des familles grandir, j'ai vu tomber des arbres. J'ai entendu des rires et le son du canon. J'ai connu des tempêtes, des marteaux et des scies, et enfin l'abandon. Puis, un jour, des enfants se sont aventurés dans mon ombre, à la recherche de champignons et de châtaignes, et une vie nouvelle m'a été donnée à l'aube d'un âge moderne. Vue de ma vieille colline, ceci est mon histoire.








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« Sans cœur, une maison ressemble à une fleur dépourvue de rosée. »

Revisitez le XX° siècle à travers l'histoire d'une maison et de son environnement : c'est sublime ! Les illustrations de Roberto Innocenti sont de toute beauté, d'un réalisme saisissant. Il faut TOUT admirer, il y a des tas de petits détails à passer à la loupe, c'est étonnant, magique et somptueux. C'est un album qui invite à être lu et relu, l'histoire ne se répète jamais, et le texte de J. Patrick Lewis fait exprimer la maison elle-même, témoin de son époque, impuissante face à ce tourbillon. Son regard se veut tendre, cocasse, rêveur et résigné. Mais toujours la force coule derrière les mots...

1999 : Je ne reconnais plus cette adresse où je suis,
Ils veulent toujours plus, c’est moins, que je demande.

Mais je sens à jamais le soleil et la pluie,
Gardiens de mon domaine, ils sont là et m’entendent.

par J. Patrick Lewis, illustré par Roberto Innocenti
traduit par Jean-François Ménard, Gallimard (2010) - 15,90€