Choix à faire

Publié le 18 septembre 2010 par D.ieu Nous Aime...
L’Évangile de ce vingtième-cinquième dimanche du temps ordinaire est l’épisode où Jésus nous demande de choisir entre D.ieu et l'Argent (Luc 16, 1-13).
Dans le texte Jésus a l'air de féliciter les escrocs, "Ce gérant trompeur, le maître fit son éloge, car il s'était montré habile...".
Mais Jésus le qualifie le gérant de "trompeur", c'est-à-dire malhonnête.
En ce temps-là comme aujourd'hui, c'est l'honnêteté qui est morale. Or le propos de Jésus n'est pas d'aller contre la morale.
D'autre part, Jésus prend bien soin de préciser que le maître félicite cet homme pour son habileté.
S'il emploie cet exemple un peu provocant, c'est pour nous faire réfléchir, et c'est la dernière phrase qui nous dit que nous avons un choix à faire entre D.ieu et l'Argent, "Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent".
Et Jésus dresse toute une série d'oppositions entre les fils de ce monde et les fils de la lumière, entre une toute petite affaire et une grande affaire, entre l'Argent trompeur et le bien véritable, entre les biens étrangers et notre bien.
Toutes ces oppositions n'ont qu'un but, nous faire découvrir que l'Argent n'est qu'une tromperie et que consacrer sa vie à accumuler de l'argent, c'est faire fausse route.
C'est aussi grave que l'idolâtrie que les prophètes ont tellement pourchassée.
Dans la phrase "Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent", le mot "servir" a un sens religieux.

Il n'y a qu'un seul D.ieu (Adonaï Ehad), on ne doit adorer aucune d'idole, car toute idolâtrie fait de vous un esclave.
D.ieu le dit par la bouche de Moïse dans Shemôt (l'Exode), lors de l'épisode du Veau d'or.
D.ieu seul libère, les idoles asservissent.
Or l'argent peut devenir une idole, une fin en soi et non plus un moyen. Quand on est obsédé par l'envie de gagner de l'argent, on devient vite esclave, et on ne pense plus à autre chose.
Justement, le Shabbat est fait entre autres pour cela, retrouver une fois par semaine le goût de la gratuité. C'est une manière de rester libre.
L'Argent est trompeur de deux manières.
D'abord, il nous fait croire qu'il nous assurera le bonheur, mais viendra bien un jour, pourtant, où il nous faudra tout laisser.
Dans la phrase de Jésus "Faites-vous des amis avec l'Argent trompeur, afin que le jour où il ne sera plus là...", la formule "il ne sera plus là" est une allusion à la mort. Et dans la mort, il n'y a plus ni riches, ni pauvres.
Ensuite, l'Argent nous trompe quand nous croyons qu'il nous appartient, qu'il est à nous tout seuls.
Jésus ne nous pousse pas à mépriser l'argent, mais à le mettre au service du Royaume, c'est-à-dire des autres.
Nous n'en sommes pas propriétaires de notre argent pour notre seul usage égoïste, nous en sommes seulement les intendants.
C'est pour cela que Jésus parle de "bien étranger", c'est parce qu'il ne nous appartient pas.
Dans la phrase "être digne de confiance avec l'Argent trompeur", le mot "confiance" est très important.
D.ieu nous fait confiance, cet argent nous est confié, nous en sommes intendants, responsables.
Toutes nos richesses, de tous ordres, nous sont confiées comme à des intendants pour que nous les partagions, pour que nous les transformions en bonheur pour ceux qui nous entourent.
Dans la première parabole, l'intendant menacé de licenciement et qui fait une dernière fois des cadeaux avec l'argent de son patron pour se faire des amis qui le lui rendront, est parfaitement malhonnête.
Mais il a su trouver très vite une solution astucieuse pour assurer son avenir. Et l'astuce consiste à utiliser l'Argent comme un moyen et non comme un but.
Ce n'est pas la malhonnêteté que Jésus admire, c'est l'habileté.
Jésus voudrait bien que l'ardeur pour la justice ou pour la paix nous rende aussi habile.
Dans nos vies, il faut choisir D.ieu, et mettre au service du Royaume l'habileté que nous mettons à gagner et à dépenser notre l'argent.
Comme des fils de la lumière, nous devons mettre l'Argent au service du Royaume.