Martine Beswicke ; notre Femme Fatale N°8

Publié le 19 septembre 2010 par Darkplanneur @darkplanneur

Aujourd'hui, Martine Beswicke, la Femme Préhistorique, par Patrice Verry.

Native de la Jamaïque (26 septembre 1941), Martine Beswicke commence assez vite son hétéroclite carrière dans le cinéma. Après une série de défilés et quelques pas dans un film de Robert Hartford, Martine se transforme en magique "James Bond Girl"! Après une première approche avortée pour Dr No (1962), elle est finalement retenue par Terence Young dans ses Bons baisers de Russie (From Russia with Love, 1963)…oui, souvenez-vous de la fameuse lutte où s’affrontent deux BB (bikini-brunes)…. Martine Beswicke et Aliza Gur. Fait très rare, Young réussit a lui obtenir un nouveau (petit) rôle pour son prochain James Bond, Opération tonnerre (Operation Thunderball, 1965). Pour les amateurs de fantastique….et pour rester dans le style dénudé genre bikini voir "peau de bêtes"….


Martine, grâce au succès des 007, est repérée et engagée par un des pontes de la Hammer, le fameux Michael Carreras, pour apparaitre dans Un million d’années avant Jesus-Christ (One Million Years B.C., 1966). Elle se retrouve donc aux côtés de la luxueuse Raquel Welch ce qui nous vaut enfin la bagarre tant attendu entre les sexy "blonde et brune"…Un tournage aux souvenirs cristallins puisqu'elle y rencontre alors son futur compagnon, John Richardson.


Succès aidant, la mise en chantier d’un film similaire est alors financé par Carreras : Dans Les femmes préhistoriques (Slave Girls, 1967) Martine devient une belle amazone experte dans le maniement du fouet. Et schlack !


Après deux 007, deux « peaux de bêtes », Martine se rhabille pour deux westerns italiens qui respirent bon la poussière…El Chuncho (Quien Sabe ?, 1966) de Damiani et Johnny le batard (Johnny il bastardo, 1967) de Crispino, s'ensuivent quelques rôles dans des séries télévisées (Mannix,…). Elle garde un souvenir émouvant du plus rare La nuit des alligators (The Penthouse, 1970), premier long métrage de l’intéressant Peter Collinson (L’or se barre, Les colts au soleil), mais son plus beau rôle elle l’obtient dans un Roy Ward Baker, le fameux Dr Jekyll et Sister Hyde (1971). Dans cette adaptation de Stevenson le Dr Jekyll se transforme (vous l’avez sans doute deviné) ….en femme.


 
Un rôle fort et ambigu où les traits du visage de Ralph Bates se confondent avec ceux de son double maléfique, Martine.
L'année suivante, elle s'envole en direction du Canada pour rejoindre les "plateaux" du premier long-métrage d'Oliver Stone, Seizure, où elle incarne « la reine du mal ». Les rôles se succèdent. Vendu comme une parodie du Bertolucci de 1972, Ultimo Tango a Zagarol de Nando Cicero (1973) offre une Martine Beswicke en version topless aux côtés de l’expansif-expressif Franco Franchi alors chaud lapin de plateau, puis se glisse dans l’univers gothique d’Il Bacio (1974) écrit par le futur réalisateur de La maison aux fenêtres qui rient, Pupi Avati.

A l’aube des années 80, Martine se fait déjà plus discrète, navigue dans quelques séries B/Z comme le Cyclone de Fred Olen Ray (1986), Evil Spirits (avec « l’imposant » Michael Berryman), et Trancers (le 2 de Charles Band, 1991)! Se mêle au sous-estimé Miami Blues aux côté d’Alec Baldwin et de Jennifer Jason Leigh (1988), prête sa voix au filon des Critters (le 4) et apparait le temps d'un instant dans La nuit de l’épouvantail (Night of the Scarecrow) de Jeff Burr (1995). Même si les années 60/70 paraissent déjà loin, tentons d’y gouter encore un peu…

Patrice Verry