golfe du Mexique
"Après des mois d'opérations considérables, de préparations et de mises en oeuvre sous la direction des équipes scientifiques et techniques du gouvernement américain, BP a achevé avec succès le puits de dérivation pour l'atteindre et le cimenter à près de 5,5 km sous la surface", explique-t-il dans un communiqué.
Les ingénieurs de BP étaient parvenus à combler la fuite le 15 juillet dernier à l'aide d'un " couvercle " d'acier avant d'injecter de la boue et du ciment le 5 août dans la tête de puits endommagé.
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Le géant britannique a ensuite foré un puits de dérivation qui a été raccordé jeudi au puits endommagé. Du ciment a pu être ensuite injecté en profondeur afin de clore une catastrophe qui a coûté 9,5 milliards de dollars au deuxième groupe pétrolier européen en termes de capitalisation boursière. Un chiffre qui comprend le coût des opérations de réponse, de confinement, de forage des puits de dérivation, de bouchon statique et de cimentation, ainsi que les dons aux États riverains du golfe, les indemnisations réglées et les frais au niveau fédéral.
BP a crée un fonds d'indemnisation, baptisé Gulf Coast Claims Facility (GCCF), de 20 milliards de dollars pour indemniser les victimes de la plus grave marée noire de l'histoire des Etats-Unis.
Cependant le groupe pétrolier risque de payer une addition encore plus salée ; l'administration Obama pourrait le poursuivre en vertu de la loi américaine sur la propreté de l'eau, BP risquant ainsi de débourser au moins 1 100 dollars par baril, soit plus de 5 milliards de dollars.
Mais aucun dollar ne pourra compenser les dégâts provoqués par l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon le 20 avril dernier. Onze personnes y ont trouvé la mort, 4 millions de barils de pétrole ont souillé les eaux du golfe du Mexique polluant ainsi pour des dizaines d'années l'écosystème de la région.
Barack Obama a salué "une étape importante" et a promis de s'assurer que la côte se remettrait "totalement de cette catastrophe". Pour l'économie locale peut-être, mais sûrement pas pour la biodiversité qui va porter les stigmates de cette catastrophe écologique les prochaines années à venir.
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"Aucun méa culpa, aucune remise en cause de la stratégie de fuite en avant vers les pétroles non conventionnels comme les forages offshore profonds ou très profonds. Et cette course folle a lieu dans le golfe du Mexique mais également en Arctique, un écosystème d'une fragilité extrême", s'indigne Greenpeace.
"Les pétroles non conventionnels comme l'offshore profond représentent un danger immédiat avec les risques croissants de catastrophes comme celle de Deepwater Horizon. Mais surtout ils permettent la poursuite du modèle du tout pétrole, à n'importe quel prix, et empêchent toute réflexion stratégique vers un modèle énergétique basé sur les renouvelables."