Quand les réseaux d’optiques veulent séduire les mutuelles santé

Publié le 24 septembre 2010 par Damienamselem

Sur le site des Echos on trouve cette semaine un article sur la crise du marché de l'optique. D'après l'auteur, Philippe Bertrand, c'est pour s'assurer le soutien des assureurs complémentaires santé, que les grands réseaux d'optique chercheraient à garantir la transparence des prix. Quand le journaliste parle de soutien, il faut bien sûr entendre plutôt la notion de partenariat, on imagine bien que les mutuelles ne vont pas soutenir les réseaux d'optiques pour leurs beaux yeux si j'ose dire. L'article qui semble peut-être un brin téléguidé (par des partenariats implicites via une agence de com/presse vraisemblablement, mais je me trompe peut-être) a néanmoins le mérite de nous éclairer sur des pratiques somme toute peu connues des Français, à savoir les relations entre assureurs et opticiens.

Comment séduire les assureurs?

Et donc nos opticiens de communiquer sur leur belle déontologie retrouvée, il n'est jamais trop tard après tout. En l'occurrence pour cet exemple précis,  c'est le groupe Krys qui a présenté sa dernière campagne de  communication institutionnelle lors du mondial de l'optique qui s'est ouvert à Villepinte ces derniers jours, grand raout annuel des amis des myopes, astigmates et autres presbytes. Un campagne axée sur une toute nouvelle charte de déontologie - qui passée l'ironie - pourrait bien contribuer à introduire un peu plus de morale dans la profession.

Une  charte de Déontologie

Histoire d'en remettre une couche, le Président de Krys, Bertrand Désir, s'est donc fendu d'une interview pour Les Echos , histoire peut-être de convaincre encore un peu plus mutuelles et assureurs complémentaires, et en tout cas d'assoir un peu plus sa campagne : on ne s'en plaindra pas puisque c'est pour la bonne cause.

Bertrand Désir a donc précisé quelques uns des contours de la charte, soulignant d'abord que les opticiens du groupe refusent tout principe de complaisance lors de l'acte d'achat, et pour résumer tous les petits arrangements dont sont capables (voire coupables) parfois les opticiens. En cas de non-respect, la sanction peut aller jusqu'à l'exclusion. Exemple type de ce genre de pratique : Celui d'un client qui se voir proposer, en fonction de son niveau de remboursement, le basculement du surcoût d'une monture sur les verres, dans certains cas c'est même une montaire « solaire » qui peut faire l'objet de ce basculement…

Un climat morose après des envolées peut-être un peu trop hardies…

En bref les acteurs du marché de l'optique se plaignent d'un climat morose, avec de toutes petites croissances qui contrastent avec les envolées glorieuses du passage à l'euro. D'aprèsYves Guénin, secrétaire général d'Optic 2000, le prix moyen des lunettes ne cesse de baisser depuis quelques années. Mais il faut garder à l'esprit qu'il a considérablement augmenté auparavant. Avec une baisse de 2,17 % cette année,  et un prix moyen ramené à 424 euros, c'est donc la soupe à la grimace, mais 424 euros, ça parait quand même un peu cher non - on parle en plus de prix moyen !?

Il s'agit pour l'un des leaders du marché en France - avec 800 adhérents à sa structure coopérative, 1.350 magasins et 890 millions d'euros de chiffre d'affaires TTC en 2009 -de « rappeler que l'optique est un métier technique d'artisans », a expliqué son président Bertrand Désir.

Trop d'opticiens tue l'opticien

En effet il en de l'optique comme de l'immobilier, si le marché est structurellement solide notamment  en relation avec le vieillissement de la population et semble-t-il une tendance croissante à la myopie chez nos chères têtes blondes (qui changent de lunettes tous les ans, une manne pour la profession) ,  ce beau marché de plus de 5 milliards d'euros serait fragilisé par la multiplication inconsidérée des opticiens. On serait ainsi passé de 7.000 magasins en 1997 à près de 11.000 aujourd'hui. Des mutuelles santé objets de toutes les attentions.

L'intérêt de la relation mutuelles / opticien : un partenariat win-win?

Ce sont les mutuelles, assureurs et Institutions de prévoyance qui financent fort logiquement une bonne part du  marché,  nul ne s'en étonnera vu la faiblesse de la prise en charge de l'Assurance maladie. On sait que les mutuelles santé sont elles aussi intéressées par des partenariats avec les réseaux d'opticiens, car l'optique constitue un poste de dépense non négligeable pour les complémentaires santé, mais d'un autre côté les réseaux d'optique sont en demande d'accords de tiers payants de la part de ces mêmes mutuelles, une commodité qu'apprécient bien sûr les clients, et qui a l'avantage de ramener de manière préférentielle les assurés vers le réseau ayant l'agrément. Parfois ce sont même des remises qui sont négociées avec les opticiens : l'assuré dispose d'une remise auprès des opticiens de tel ou tel réseau, une pratique qui pour sympathique qu'elle puisse paraître réduit singulièrement le choix  du même assuré…

Pour aller plus loin :

http://actualites-complementaires-sante.20minutes-blogs.fr/archive/2010/08/17/les-dix-regles-pour-choisir-ses-lunettes.html

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/service-distribution/actu/020809040183.htm