Brigitte Girardin et les nouveaux révolutionnaires

Publié le 24 septembre 2010 par Exprimeo
A moins de 24 heures du meeting des Jeunes de République Solidaire, une personnalité occupe une fonction centrale dans cette formation politique : Brigitte Girardin. Il lui revient de fédérer les différentes familles de cette nouvelle tribu républicaine. Mission qu'elle assure avec succès en vivant un défi qui relève d'une forme réelle de révolution politique. Et si le principal VRP de République Solidaire était ... Nicolas Sarkozy ? Cette question provocatrice porte en elle une partie de la réponse. Mais le Mouvement de Dominique de Villepin va bien au-delà. Il porte de nouvelles règles. Mais surtout, il lance un défi de rebelle face à l'ordre politique traditionnellement établi. C'est certes un défi à l'UMP. L'UMP installe une formation d'harmonie étouffante quand République Solidaire veut d'abord faire vivre le débat. L'UMP sigmatise les différences quand République Solidaire entend les réconcilier. La liste des oppositions manifestes est grande. Ces oppositions sont apparues dès l'origine même de la création du Club Villepin. La démarche de Brigitte Girardin à la tête du Club Villepin a été couronnée de succès car elle a rencontré de nouvelles tendances de fond comme ressorts du vote dans la vie politique française : - on vote pour un homme ou une femme et plus pour un parti, - on vote pour l'authenticité pas pour les faux-semblants, - on vote pour une personnalité pas pour la banalité, - on vote pour les qualités suivantes : authenticité, simplicité, respect, courage, endurance, équilibre, harmonie, tenacité. Ce sont les mots magiques du moment. Le contenu de l'action du Club Villepin a contribué à mieux faire connaître la personnalité de Dominique de Villepin à travers ses mots, ses références, son parcours, ses priorités. Dans ce cadre, Dominique de Villepin est apparu : - neuf : il s'est révélé plus décontracté, plus accessible, témoignant même une faculté réelle d'autodérision qui tranchait avec les apparences passées, - un homme indépendant qui s'engage d'abord pour des idéaux, - une personnalité dont le parcours sort de la banalité par sa réussite mais aussi par la nouvelle forme moderne d'engagement qu'il mène et qui incarne la jeune génération d'avenir, - par son endurance et son courage face aux épreuves qui l'ont éloigné de tout reproche éventuel d'opportunisme. Mais surtout, c'est une période où Dominique de Villepin a donné sentiment d'avoir trouvé son harmonie intérieure. Il connaît les valeurs qu'il entend servir. Il les expose. Il les défend. Il connaît la hiérarchie de ses convictions et ne pratique pas le jeu des priorités générales égalisatrices. Il dessine même déjà le portrait de la fonction de Président comme il pourrait l'occuper en insistant sur les priorités majeures (dialogue, humanisme, rassemblement, proximité, place de l'Intérêt Général ...). Bref, en moins de douze mois, une nouvelle donne était née : Dominique de Villepin est désormais perçu comme prêt. Il a la stature. Il vit pleinement son action politique personnelle et aime manifestement aller sur des sentiers originaux. Pour déjà près de 10 % des électeurs, il incarne le changement nécessaire. Dans ce contexte, le lancement de son Mouvement le 19 juin ouvrait une nouvelle étape. Il est le recours et non pas le diviseur. Les diviseurs sont désormais autrement plus nombreux et au sein même de l'UMP ou de la majorité présidentielle et parfois même aux avant-postes du ... Gouvernement. Mais, pour mettre en musique, encore faut-il fédérer les sensibilités, les organiser. C'est là qu'intervient Brigitte Girardin, cette diplomate sachant allier signes extérieurs de gentillesse avec détermination implacable. Sous son autorité, République Solidaire construit une organisation new look avec par exemple des modules complémentaires au sein même de chaque Département ; ce qui est une initiative très novatrice au sein des formations politiques françaises à l'organisation traditionnelle assez pyramidale de façon quasi-militaire. Mais, le plus grand défi réside dans la volonté de considérer qu'il n'y ait pas de fatalité au classique choc entre droite et gauche. La société est tellement balkanisée qu'il est possible selon les circonstances d'être de droite et de gauche en s'appropriant les réflexes de chaque camp. C'est la rupture majeure de cette nouvelle tribu républicaine que de chercher à sortir de cette opposition usée entre la droite et la gauche. La crise du bipartisme de facto, celle des élites politiques des deux partis, celle des idéologies des deux camps favoriseront-elles une nouvelle alternative de "républicain solidaire" c'est tout le pari de cette démarche qui, si elle était couronnée de succès, reviendrait à une forme réelle de nouvelle donne révolutionnaire cassant le ronron des fonds de commerces de chacun des deux camps traditionnels. Cette nouvelle tribu républicaine est bien une forme de nouveaux révolutionnaires. A la différence du "Grand Soir" toujours repoussé, un dimanche d'avril 2012 devrait donner le score dans un timing incontournable et finalement assez rapproché.