The Walkmen

Publié le 25 septembre 2010 par Lordsofrock @LORDS_OF_ROCK

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The Walkmen - Lisbon

Label: Fat Possum

POP Au rythme d'un album chaque 24 mois, The Walkmen a su s'imposer dans les années 00 comme l'un des groupes les plus passionnants. Le trio new-yorkais ne baisse pas la garde avec son sixième LP, Lisbon. Chronique renversée par une suiveuse du groupe.

Vous attendiez quelque chose pour vos réconforter de cette fin de belle saison, des changements dérangeants ou toute autre sale surprise que la chienne de vie quotidienne amène à foison ? Ce quelque chose, on peut l’avoir entre les mains depuis ce 10 septembre : le cinquième album des Walkmen, d’une parenté explicite avec leur galette de 2008, You & Me, semblant deux marmots conçus hors mariage par rapport à leurs prédécesseurs. Tout en ayant une bonne quantité de gênes communs. Les cinq new-yorkais menés par les tiraillements vocaux de Hamilton Leithauser surfent une fois de plus sur la bande atmosphérique, délaissant les finissions brutes et échevelées de leurs débuts. Mais on a toujours la formule du goût sonore vieillot, pouvant vous faire vous réconcilier avec votre grand-père autour d’une chanson, toujours cette voix balafrée mettant bellement en mots ce sentiment si lamentable qu’est la rancœur, la célébrant avec subtilité. Ça reste beau tout en ayant perdu quelque peu de sa superbe, comme un calme plat après la tempête. Hé oui, on ne trouve pas vraiment de titres de la trempe de "In The New Year" ou "On The Water", deux chansons les plus transpirantes de beauté qu’il m’a été permis d’écouter. Ici, les guitares se sont pris définitivement un shoot de tranquillisants, seule la batterie reste inconditionnellement allègre comme sur "Angela Surf City". Mais elle sait suivre les cuivres par un tempo lent ("Stranded", premier single), se faire discrète pour laisser plus de place aux autres instruments.

Je dis tout cela, puis je le regrette

Blue As Your Blood propose un tempo rapide, contrastant avec le récit traînant de Leithauser, créant un climat de tension car ne se laissant pas aller à l’explosion qui semble imminente et annoncée. C’eût été trop facile. Incontestablement le morceau qui se démarque ici. D’autres titres sont dépouillés, avec une mélodie et un rythme simples : Woe is Me en est le spécimen phare, redonnant un court coup d’accélération puis conviant imperceptiblement le synthé pour clore le morceau. La constante de cet album, c’est le caractère foncièrement performatif des titres qui le composent : une attaque cardiaque pour Follow the Leader, le bateau ivre des cordes tremblantes de Victory ou encore l’attente lascive de All My Great Designs sur laquelle Alec Ounsworth – voix débraillée de (feu ?) Clap Your Hands Say Yeah – se prête aux chœurs. Le titre éponyme clôt cette belle virée somnambule, avec presque six minutes de percussions millimétrées, acérées d’habilité, ornementées de quelques notes timides à la guitare.

Une belle B.O pour les élans de mélancolie qui ne pourront néanmoins pas trouver ici un véritable calmant. On s’y enfonce plutôt. Et ça reste subversivement agréable. Je dis tout cela, puis je le regrette. Tout jugement sur The Walkmen est prématuré tant les écoutes successives réservent une part de redécouverte : on croit penser d’abord que les titres se ressemblent trop. Non. Il ne faut pas y aller superficiellement avec The Walkmen. Les dates sont annoncées, une fois de plus, on ne va pas y avoir droit.


Ecrit par Stéphanie Monay - Le 25 septembre 2010

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