Hameçon ou âme soeur?

Publié le 25 septembre 2010 par Dodo44

Mais qu’est-ce qui a bien pu m’inspirer un titre pareil? Il s’agit d’une évidence au pouvoir désarmant. C’est le privilège que j’ai de côtoyer des femmes célibataires magnifiques. Des femmes lumineuses qui, à mon géant dam, refusent d’apprécier les innombrables facettes de leur beauté.

Évidemment, cet énigmatique dilemme pique ma curiosité. C’est pourquoi je leur prête volontiers mon écoute attentionnée. Pour bien saisir l’épine dans la rose, attardons-nous aujourd’hui à l’une d’entre elles… soit la plus morose.

Malgré des formes à donner des bouffées de chaleur à tout froid séducteur, notre Belle semble totalement ignorer ses origines divines. Vraiment! Faudrait-il que Rodin lui-même lui signale de ses courbes la splendeur géniale?

Et encore… Elle trouverait à redire de son sort.

Car rien ne peut la consoler de son malheur. Outre l’idée de capturer l’homme digne de son cœur. Mais comment trouver cette âme sœur, quand on se croit incapable de briller dans la noirceur?

Notre Belle se met alors à échafauder des conspirations. Par amitié, à l’occasion, j’entre dans son monde de fiction. Qu’elle me fait visiter, comme de raison. J’ai droit à ses plus récentes concoctions. Gels amincissants. Dessous invitants. Sites pour célibataires. Rendez-vous qui l’atterrent.

Entre deux crises de larmes, elle me lance rageusement : Mais qu’est-ce que j’ai à ne pas l’attirer? Ne suis-je pas assez brillante? N’ai-je pas les plus beaux atours? D’où l’image, vous comprendrez, de l’hameçon rutilant frétillant éperdument dans un océan de conquérants.

Mais où est-il, celui pour lequel elle se fait tant de bile? Cette âme sœur qui saura effacer sa douleur. Est-il friand de mouches qui se trémoussent? Ou seraient-ce les vers qu’il préfère?

Voilà l’éternel dialogue qui la bogue. Elle m’en parlait encore hier. De sa lassitude. De sa solitude. En guise de doux réconfort, je lui offris mon épaule amie. Et je lui posai cette question : la pêche est-elle vraiment ta passion?

Étonnée, elle prit un temps de réflexion. Une longue ride disparut de son front. Ses belles grandes prunelles amande semblaient petit à petit se faire aimantes.

Elle échappa un sourire quand elle me dit : Fini ce sport extrême! J’aimerais m’aimer et que l’on m’aime. J’ai le goût d’eau douce. De ma porte ouverte, je la regardai se diriger vers sa voiture. Elle chantonnait un air joyeux, l’âme sereine.

Voilà une bien jolie façon d’attirer ton amoureux, belle Sirène!

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