Nas & Damian Marley : Distant
Relatives
*Best tracks : “Nah Mean”, “As We Enter”, “Leaders”.
Slum Village : Villa Manifesto
Les temps sont durs pour le crew de Detroit. Définitivement amputés de J Dilla et Baatin entre
2002 et 2004, T3 et Elzhi forment un groupe exsangue qui ne cesse de s’efforcer de garder la tête hors de l’eau. Malgré les ablations successives, Slum
Village conserve encore cette aura liée à leur défunt producteur. Suite à la bonne prestation de leur précédent EP Villa Manifesto (2009), tous les espoirs étaient permis pour
le prochain opus, d’autant plus que certaines productions signées Jay Dee et inédites à ce jour s’apprêtaient à être dévoilées... Après une entame heureuse (”Bare Witness”, “Lock
It Down”, “Scheming”) signée Khrysis, Dilla et Young RJ, Villa Manifesto glisse très vite vers des productions maladroites sur
lesquelles se greffe l’incompréhensible (”Don’t Fight The Feeling”, “Um Um”). Trop lacunaire, l’album aura énormément de mal à séduire le public des premières heures.
*Best Tracks : “Bare Witness”, “Scheming”, “2000 Behind”.
Godfather Don : Properties Of Steel
On en parlait il y a peu, impossible en ce moment d’éviter une sortie du talentueux MC-beatmaker de New York. Entre la réédition
de Diabolique (1998), et l’exhumation de titres inédits sur Donnie Brasco, Hydra Records nous régale d’une fine sélection de singles autrefois uniquement disponibles en 12”,
aujourd’hui regroupés sur cette géniale compilation. L’occasion rêvée de (re)découvrir le talent sous-estimé de cette grande figure de l’underground au fil de morceaux râpeux tels que “Properties
Of Steel”, “Stuck Off The Realness” ou “Burn”, enregistrés dans le célèbre Sneak Tip Bunker de la maison mère. Avec une telle sélection, on se prendrait presque à espérer que le label en possède
encore un peu sous le capot pour une hypothétique prochaine.
*Best Tracks : “Burn”, “Da Bomb Baby”, “Stuck Off The Realness”, “Properties Of Steel”.
Guilty Simpson : O.J. Simpson
L’ultra productif Madlib n’en ferait-il pas un peu trop ? En se lançant dans la série des Medecine Show, le
producteur d’Oxnard semble avoir perdu quelque peu l’horizon d’attente des auditeurs. Malheureusement pour Guilty Simpson, celui-ci en fait les frais sur cet opus noyé sous les
skits et autres interludes jusqu’à frôler l’indigestion. Difficile pour le MC de Detroit d’imposer sa voix massive sur les beats embrumés et nébuleux de son acolyte tant ce dernier occupe tout
l’espace. Si quelques titres retiennent péniblement notre attention, le reste confère plus à un marécage sonore qu’à un raz de marée musical chamboulant tout sur son passage. Après l’excellente
galette qu’était Ode To The Ghetto, Guilty Simpson illustre à son insu le grand écart artistique que Madlib a opéré entre ce qu’il a réalisé pour le Strong Arm
Steady et ce O.J. Simpson.
*Best Tracks : “Coroner’s Music”, “O.J. Simpson”, “Karma Of A Kingpin”.
Declaime : Fonk
Passé injustement inaperçu en ce début d’année, le dernier opus de Mr. Dudley Perkins aka
Declaime mérite tout de même qu’on si attarde. Sobrement intitulé Fonk, le moins que l’on puisse dire c’est que ce titre ne trompe pas sur la marchandise. Intégralement
produit par un des maîtres du nu funk made in L.A. (Quazedelic), l’album est traversé par une puissance musicale fantastique. Ce funk spectral prend ainsi corps dans de
délicieuses lignes de basse charnues où se mêle la voix atypique du MC à celle plus intransigeante de Georgia Anne Muldrow. Il est probable que ceux qui ont apprécié l’excellent
Andsoitisaid soient fortement séduits par cette jolie galette bigarrée.
*Best Tracks : “Fame”, “Light”, “Warrior”.