Je vide mon sac

Publié le 26 septembre 2010 par Rejanel

Vous ai-je déjà parlé de ma première histoire d'amour? Non, il ne s'agit pas d'adolescents boutonneux ni de roulage de pelle, n'ayez crainte.

Il s'agit de ma première histoire entre la mode et moi. Ou plutôt moi et les sacs à mains. Les sacs à mains, c'est ma grande passion. (un peu comme le cheval mais quand même vachement plus facile à transporter)
Voilà comment tout a commencé.
Je me baladais nonchalamment dans les Galeries Lafayette de Nice lorsque je l'ai vu. Je venais d'avoir 18 ans, il était beau comme un enfant, fort comme un homme. Ou presque. Le sac à main de mes rêves dans la vitrine de chez Dior. Un sac noir de la collection « Hardcore » qui collait toute à fait à mon esprit de l'époque* Oui mais voilà, l'objet du désir avait un coût. De 900 euros. Rien que ça. Et ce n'était pas le genre de demande que je pouvais faire à papa/maman.
Il fallait bien se rendre à l'évidence : il devait rester sur son présentoir. Mais un jour il sera mien,Oh oui, un jour, il sera mien...

A l'époque, je travaillais comme caissière à Auchan pendant les vacances, et c'était pas de la tarte croyez-moi. Vous pensez peut-être que j'avais oublié le fameux sac entre un paquet de couches Huggies et une boite de chou romanesco? Oh que non! J'y pensais tous les jours, il fallait que j'y retourne. C'était les soldes et ça je l'avais complètement oublié et ça changeait la donne. Il devenait « abordable » ou tout du moins « potentiellement achetable ».

Pas de suspens sur la fin de l'histoire. Je l'ai acheté. Vous l'avez vu ici, ici, ici...

Et en le faisant j'ai déclenché l'équivalent d'un mini tsunami de remarques et de mépris en tout genre. A mon âge ! Une vraie folie ! Mais je n'avais donc rien dans la tête pour penser à de pareilles futilités? Et la notion de l'argent alors?

Et Dieu sait qu'en dépensant les trois quarts de ma paye gagnée comme caissière je l'avais eu la notion de l'argent.

C'est drôle car si j'avais dépensé cette somme pour aller faire une introspection en Biélorussie, ça n'aurait dérangé personne.(La démarche étant tout autant égoïste...) Qu'importe, je l'avais acquis, ma petite oeuvre d'art qui me suis depuis maintenant cinq ans. Chargé d'histoire et de souvenirs aujourd'hui je vide mon sac...

*Sortant de l'adolescence, je venais d'enlever mes nombreux piercings, gardait quelques stigmates de mes habits kakis et de mes dreadlocks, et la voie éraillée par « achève ta mère à coup de pelle » titre phare de notre groupe « Kanasutra »

Perfecto : Zara, Robe : EmaBlues, Collants : Galeries Lafayettes, Chaussures : Cosmo, Sac : Christian Dior.