"My blueberry nights" de Wong Kar-Waï

Par Alban Ravassard

Bonjour à tous,
Voici la dernière critique qui sera postée en cette fin d'année 2007. Rendez-vous est pris en 2008 (dès demain!) pour le TOP 10 2007 et les critiques des films de cette fin de mois de décémbre. Bonne lecture à tous et bonnes fêtes !

Le nouvel opus de Wong Kar-Waï se place en droite ligne des deux précédents, à savoir « In the mood for love » et « 2046 », à la différence majeure que « My blueberry nights » a été filmé et se déroule aux Etats-Unis. Une grande première pour le maître asiatique. Au final, le bilan est mitigé… Wong Kar-Waï se serait-il perdu le long des routes américaines ? Tentative de réponse.

 

Le film, retrace le parcours d’Elizabeth (Norah Jones, qui ne convainc pas totalement pour sa première apparition au cinéma) belle jeune femme au cœur brisé, fan de tarte à la myrtille, qui rencontre de manière fortuite un patron de bar (Jude Law) qui tombe follement amoureux d’elle. Mais Elizabeth part sur les routes à la recherche d’elle-même. Son parcours sera jonché de différentes rencontres dont personne ne sortira indemne.

 

On retrouve bien sûr les diverses obsessions et les divers thèmes du cinéaste égrenés le long du chemin de ce road movie lyrico-poétique : travail de lumière incroyable (formidable Darius Khondji), mise en scène chiadée, grande direction d’acteurs. C’est une bonne chose bien sûr, même si Wong Kar-Waï s’enferme un peu trop dans ses propres codes, son propre style, qu’il étire et pousse à l’extrême parfois même jusqu’à l’excès comme le prouve le nombre exagéré de ralentis qui jalonnent le film et dont l’utilité reste, le plus souvent, plus que discutable.

 

Cependant, nous ne pouvons bouder notre plaisir face au défilé des destinations accompagnées de leurs personnages secondaires captivants, volant quasiment la vedette à l’héroïne principale qui s’efface devant leurs performances. Ainsi, l’on sera ému, par Rachel Weisz et David Strathairn ou bien encore Natalie Portman, tous au sommet, bien plus que par la situation de départ de ce road movie mélancolique et il faut l’avouer, plutôt réussi.

 

Cédant au happy end (typiquement américain ?) ce qui en surprendra plus d’un spectateur connaissant l’œuvre de Wong Kar-Waï, on peut peut-être espérer qu’il indique qu’une page se tourne dans la filmographie d’un cinéaste qui n’avait déjà plus rien à prouver. Mais cela n’effacera pas quelques défauts, quelques longueurs, et une ambiance parfois trop mièvre. Cette tarte à la myrtille, quelquefois trop sucrée, en arrive par moments à nous écœurer. Dommage.

Note : 3/5