autour des sorties de la semaine du 29 septembre 2010

Par Vierasouto


30 - 09
2010
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Sorties lourdes, aux deux sens du terme, cette semaine, et ce ne sont pas celles qui retiennent l'attention. Lourde, la suite de "Wall Street" qu'Oliver Stone avait réalisé en 1987, soit "Wall Sreet, l'argent de dort jamais" avec le retour du personnage de Gordon Gekko sortant de prison après purgé une peine de huit ans pour délit d'initiés : ruiné, seul, l'escroc vieilli, qui avait paradoxalement servi de modèle aux goldens boys de l'époque eighties, va se refaire en nouant une alliance avec son futur gendre, un jeune trader féroce qu'on voudrait nous vendre comme idéaliste. Lourde et formatée, la comédie romantique "Trop loin pour toi" mettant en scène la pétulante Drew Barrymore et son fiancé dans la vie, Justin Long, comédien fade et anti-sexy comme j'en ai rarement vu, qui, de surcroît semble avoir au moins dix ans de moins que sa partenaire. Les scènes récurrentes téléphonées avec la soeur et le beau-frère de Drew Barrymore peuplent ce film à idée unique : l'amour longue distance.

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En revanche, "Les Amours imaginaires", le second film du jeune réalisateur canadien Xavier Dolan, qui avait déjà frappé fort avec le premier "J'ai tué ma mère", est un vrai must : deux amis, une fille et un garçon, tombent amoureux du même bellâtre et se le disputent. Les affres de la passion unilatérale, les fantasmes des scènes d'amour que l'on rejoue mentalement, le tout avec l'omniprésence d'une lucidité qu'on sait parfaitement inutile et d'un humour dédramatisant, on ne trouvera pas mieux cette semaine et les suivantes... Autre bonne surprise de la semaine néanmoins, un film Nicaraguayen tourné par une française habitant au Nicaragua qu'elle décrit avec réalisme et tendresse : "La Yuma", jeune fille élevée dans les gangs des cités, a une passion, la boxe, qui va l'arracher au déterminisme social d'une trajectoire toute tracée d'épave comme l'est sa mère qui entretient un poivrot pédophile. Amoureuse d'un étudiant bourgeois, La Yuma devra affronter une épreuve supplémentaire : les préjugés.
TOUJOURS EN SALLES (film sorti le 22 septembre)
"Amore" de Luca Guadagnino : saga familiale d'une riche famille d'industriels italiens qui va se déliter après la mort du patriarche qui laisse les pleins pouvoirs à son fils et un de ses petit-fils. Malgré la sophistication extrême de la mise en scène, parfois pesante, ce récit aux multiples lectures est très intéressant : Une histoire d'amour qui balaye tout? Un retour aux origines sociales de la mère, fille d'un restaurateur russe, ayant épousé un homme très riche l'ayant coupé des siens et tombant soudain amoureuse d'un modeste cuisinier? Une famille qui dévore l'un des siens? Un jeune homme, que ses parents dépossèdent de tout par voracité, son père, de ses racines en vendant l'affaire familiale, sa mère, du plaisir en détournant l'affection particulière de son meilleur ami à son profit. Avec Tilda Swinton et Alba Rohrwacher, une des meilleures actrices italiennes de la nouvelle génération.
 
Tilda Swinton et Alba Rohrwacher dans "Amore"

FESTIVAL
Ouverture ce mercredi soir du 15° festival du cinéma allemand au cinéma l'Arlequin à Paris avec "A l'âge d'Ellen", un film d'une jeune réalisatrice, Pia Marais, interprété par la française Jeanne Balibar qui parle couramment allemand. Portrait d'une femme blessée qui se reconstruit mentalement au fur et à mesure qu'elle se déconstruit socialement. Assez décousu, un peu flou, s'appuyant beaucoup sur son actrice principale, le film part du quotidien d'une hôtesse de l'air trompée par son compagnon qui va tout laisser tomber, briser toutes les attaches, et se lier avec un groupe de militants altermondialistes.
Temps fort du festival allemand : la nuit du cinéma allemand 
le vendredi 1er octobre à 22h avec la projection du film d'anticipation de Fassbinder "Le Monde sur le fil" réalisé en 1973. Ce film sortira le 6 octobre 2010 en DVD chez Carlotta (j'en reparlerai).

    
Jeanne Balibar dans "Im Alter von Ellen" ("A l'âge d'Ellen") 
 


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