La fin d'une époque, disons

Publié le 01 octobre 2010 par La Bienveillante @Ema_Dellorto

Concernant ma famille et moi, il apparaissait que l'humour était notre remède désespéré de choix en cas de malheur.

(Car "aux maux désespérés, il faut des remèdes désespérés, ou il n'en faut pas du tout")

Ainsi de la manie des médecins, soulignée par mon frère, à parler d'accident "cardiaque" dès qu'un problème avait trait au coeur.

Les derniers mot qui me furent prononcés par ma grand-mère ont été fort à propos "c'est dur, la culture".

Sotte, j'ai exigé un complément d'informations.

Parce que "dur" et "culture", ça rime, m'a-t-elle répliqué, toujours fort à propos.

Elle avait découvert assez récemment que Yannick Noah était aussi, un humoriste et n'en démordait pas. Il y avait une logique derrière, pour elle, c'est le principal (quand elle lisait deux informations dans le journal, ça pouvait n'en faire qu'une, nouvelle).

Elle était la seule à m'accorder un peu de crédit en cuisine et à déguster la soupe de concombre que j'avais confectionnée pour épater ma mère, croyais-je.

C'est en résumé le rôle d'une grand-mère, de vous accorder plus de crédit que vos géniteurs. Mon frère en a bien profité lors de leurs virées chez Pintel. Quant à moi aussi, à nous deux, nous avons offert une vie très privilégiée à Barbie, pur-sang, Ken, camping-car, rien ne lui aura manqué. La seule faute de goût ce sont ces vêtements en laine que nous achetions dans une vieille boutique de Montreuil et dont j'affublais Barbie, des créations originales, pourtant.

Puis quoi ? Elle me lisait Martine très bien, un tribut à payer à l'Ecole de la République, cette belle diction.

A toutes fins utiles (Ah! Ah! je vous disais) je conseille l'Hôpital Bégin. A ceci près que si vous arrivez aux Urgences en même temps qu'un militaire qui présente les mêmes symptômes que vous, il sera soigné en priorité. Mais, entre nous, quelle est la probabilité ?