Libérez l’enfant, déposez les parents et... Vivez votre vie !

Publié le 05 octobre 2010 par Do22

Traductrice et coach...

Mon travail consiste à aider les parents à mieux comprendre leur bébé de façon à ce qu’ils puissent l’accompagner consciemment. Je travaille à la fois comme la traductrice du bébé et comme une coach pour les parents. Dans la grande majorité des cas, les parents viennent me consulter quand quelque chose ne va pas. Après avoir donné la parole à des centaines de bébés, j’ai vu se dessiner un portrait général au sujet de certains symptômes.

Ainsi, j’ai remarqué que plusieurs bébés in utero dont la mère est perturbée par des contractions bien trop précoces partagent un point commun. Je ne parle pas ici des contractions normales qui préparent à la fois l’utérus et le bébé -contractions que l’on appelle les «Braxton-Hicks»-, mais celles qui peuvent mener à un accouchement prématuré, à une dilatation ou un effacement du col utérin maternel bien avant la date prévue d’accouchement.

Lorsque je donne la parole à la Sagesse de ces bébés in utero au moyen de la Parole au Bébé, cette approche que j’ai mise au point en m’inspirant du test musculaire propre à la Kinésiologie Appliquée - discipline dans laquelle je suis diplômée -, on apprend leur grand désir de faire quelque chose pour leurs parents ou pour l’un d’eux, généralement pour leur mère. En effet, par cette sensibilité si aiguisée propre à tous les bébés, l’enfant prénatal ressent fortement la souffrance de ses proches et il ne peut tout simplement pas en rester le témoin inactif.

Malgré leur jeune âge, ces bébés essaient de mille et une façons d’agir de manière à alléger et même à faire disparaitre la douleur de leur mère. Il peut vous apparaitre étonnant que de si petits bébés puissent avoir envie de prendre en charge une souffrance parentale, mais cela arrive bien plus souvent qu’on ne le croit, bien trop souvent. Vous-même, l’avez peut-être fait! La souffrance qui rend un bébé, né ou à naître, le plus inconfortable est le sentiment de solitude d’un proche. La seconde concerne l’ensemble des peurs parentales.
Comment aider?

Que peut-on bien faire pour aider un enfant prénatal aux prises avec de telles inquiétudes? La première consiste à comprendre exactement ce qui habite son esprit (pensées), son cœur (émotions), son corps physique et son âme. Une fois fait, là, on peut commencer à travailler. Entre autres choses, on peut lui parler, lui expliquer, lui donner des informations qui lui manquaient. Mais lui dire quoi, au juste?

La chose que l’on peut dire à un bébé in utero qui cherche tant à aider sa mère qui souffre, c’est qu’il ne peut rien «faire». Lorsque je dis cela à un bébé, dans mon bureau, au cours d’une consultation, dans un premier temps, l’enfant réagit difficilement car on lui confirme son impuissance. Pour lui, ce n’est pas facile à entendre, mais ensuite je le rassure et lui dis qu’il y a quand même une solution. Et quand je l’ai découverte, ça m’a fait un bien immense à moi aussi! Elle tient plutôt au fait «d’être» que de «faire».
Une image...

La Sagesse de plusieurs bébés m’a décrit leur grand désir d’aider avec des images. L’une d’elles représente le parent souffrant se débattant dans un lac infesté de requins (ou de tout autre chose vraiment dangereuse : piranhas, serpents venimeux, courants et remous très forts, vagues immenses: imaginez le pire des dangers!). Le bébé, lui, se décrit hors de l’eau, debout sur un quai, à l’abri, au sec, en sécurité.

Ce qu’il voudrait faire le plus au monde, c’est se jeter littéralement dans l’eau tumultueuse au secours de son parent. Il est bien conscient que ce serait s’y noyer à son tour à court ou moyen terme, mais il y est prêt. Prêt à mourir, que cela serve ou non à sauver sa mère. C’est que, voyez-vous, le fait d’être le survivant, d’être sur le quai, témoin du parent qui s’enfonce peu peu sous les flots, est une chose bien difficile à supporter et à assumer. Dans le cas de l’enfant prénatal, il sait instinctivement que si sa mère meurt, lui aussi y passe.

C’est à ce moment qu’un bébé in utero, ressentant intensément la souffrance de sa mère, est prêt à se mettre au monde même si ce n’est pas le bon moment de naître. Il croit ainsi pouvoir aller la rejoindre et enfin être plus efficace pour prendre soin d’elle. Aussi étonnant cela puisse être, sa première motivation à s’extraire de l’utérus maternel ne concerne pas sa survie personnelle, mais celle de sa mère.
Il veut rejoindre sa mère...

L’enfant prénatal peut effectivement réussir à déclencher quand il le veut le processus de sa mise au monde et même réussir réellement à sortir de son nid utérin, même si ce n’est pas le bon moment. Mais le drame dans cette histoire, c’est que l’enfant prénatal ne sait pas qu’il ne sera pas plus efficace pour sa mère s’il sort pour aller le rejoindre.


Dans le meilleur des cas, il se retrouvera à la maison avec ses parents, mais sans pouvoir rien faire de plus pour qui que ce soit puisqu’il n’est qu’un petit bébé. Dans les cas moins heureux, il se retrouvera dans un incubateur à l’hôpital, peut-être pour plusieurs semaines, séparé de sa mère, impuissant et encore plus seul. Dans le pire des cas, il aura déclenché sa naissance bien trop tôt et ne s’en sortira pas. C’est le cas de certaines fausse-couches autour de la vingtième semaine. Alors, les mères se sentent coupables. Il faut leur dire à elles aussi qu’elles sont pas en faute. D’autres croient que leur enfant n’a pas voulu vivre. Il faut leur dire que ce qui n’est pas toujours si simple...
La solution...

Je vous ai parlé d’une solution tantôt. Je ne vous l’ai pas encore dite. La voici. Et cela vaut pour chacun d’entre nous, adultes, qui sommes témoins d’un proche -ou d’un client- qui souffre. Le secret le voilà: il faut lui tourner le dos. Oui, la solution consiste à tourner le dos à la personne qui souffre. J’utilise ici une expression assez choquante. C’est voulu. Cela vous étonne de vous faire dire de tourner le dos à la personne qui souffre, j’en suis sûre, mais voici une image qui vous expliquera mieux là où je veux en venir.

Imaginez une colonie de vacances pour petits enfants. Voyez les enfants en file indienne, en plein bois. Voyez-les suivre le moniteur qui est devant eux qui, lui, leur tourne le dos. Que fait-il à votre avis? Leur tourne-t-il vraiment le dos? Non, n’est-ce pas? Il leur montre le chemin. Il leur ouvre la voie. Il les guide. Les moniteurs les plus aimés des enfants, ceux qui leur insufflent le plus d’enthousiasme, ceux qui leur font oublier qu’ils sont loin de la maison. Ce sont ceux qui aiment réellement leur travail, ceux qui ont du plaisir et qui sont heureux.

À un proche qui souffre, vous pouvez bien sûr lui témoignez votre empathie, l’écouter, l’accompagner, mais vous ne pouvez prendre en charge sa souffrance. Vous ne pouvez le rendre heureux ni l’empêcher de souffrir ni le soustraire de quelque façon que ce soit à ce à quoi il doit faire face. C’est sa vie, son expérimentation de la matière, et ses douleurs en font partie comme autant d’outils de croissance et de guérison. C’est ce que la Sagesse des bébés m’a enseigné.

Je le répète, d’une certaine façon, vous devez tourner le dos à vos proches qui souffrent. Cela ne signifie pas que vous deviez les abandonner, les quitter, les juger ou ne plus les soutenir. Non, concrètement, cela veut dire leur ouvrir la voie, leur déverrouiller une porte, les inspirer, leur montrer le chemin vers le bonheur, la joie, la paix, la guérison... en le faisant pour vous-même. Vous ne pourrez rien faire à la place de l’être cher qui souffre, mais vous pouvez vivre votre vie, celle-là même que vous avez dessinée à la mesure de vos besoins d’évolution.
Soyez heureux...

Soyez heureux! Prenez soin de vous et de vos besoins personnels. Accueillez l’amour et la joie dans votre vie. C’est la seule manière vraiment efficace d’aider vos proches qui souffrent. Il ne s’agit pas de se réjouir de la souffrance des proches, mais de les considérer avec empathie. Les porter sur votre dos ne les aidera pas. Vous ne ferez que les empêcher de grandir et vous ferez stagner le processus d’apprentissage.

Peut-être avez-vous l’impression d’aider, mais vous ne faites que prolonger la situation difficile que la personne souffrante doit affronter elle-même. Personne ne peut le faire à sa place. Si, jusqu’à maintenant, vous n’avez pas réussi à décharger la personne aimée de sa souffrance, ce n’est pas que vous manquez d’amour ou de persévérance, c’est que cela vous est absolument impossible.

Pensez-y un peu: vous qui avez vingt ans, trente ans, quarante ans, cinquante ans et plus, depuis combien de temps essayez-vous de prendre en charge le malheur ou le bonheur de l’un de vos proches ou de quelques-uns d’entre eux? Bien longtemps, n’est-ce pas? Regardez honnêtement l’effet que vous avez eu sur vos proches souffrants. Avez-vous réellement réussi à les empêcher de souffrir, à les rendre heureux.

Ce que vous avez essayé jusqu’à présent ne les a pas aidés comme vous le souhaitiez, et cette façon de faire ne le fera pas non plus dans le futur. Croyez-vous qu’avec le temps qui passe, avec les années qui viennent, vous pourrez y changer quelque chose? Vous mettrez-vous enfin un jour à être plus efficace auprès de vos parents ou de votre conjoint? Répondez honnêtement. Non, n’est-ce pas? Alors, quittez ce faux espoir. Je vous le dis, la seule solution pour aider qui que ce soit consiste à montrer l’exemple du bonheur en étant vous-mêmes heureux et en paix. En vivant votre vie. En exprimant totalement qui vous êtes. En potentialisant tous vos dons. En commençant enfin à vivre votre vraie vie!

Si, en ce moment, il vous apparaît bien difficile de lâcher-prise, en réalité vous dépensez beaucoup plus d’énergie en stagnant sur votre chemin de vie et en restant accroché à la personne que vous croyez devoir prendre en charge. Dans mon bureau, je vois tant et tant d’adultes qui passent à côté de ce qu’ils avaient mis à leur agenda de Vie en décidant de s’incarner. Ils ont dévié pour suivre un «grand», l’un de leurs parents, et cela dure depuis leur toute-petite enfance, parfois depuis leur vie prénatale. En ayant le courage de suivre à nouveau votre propre voie, en osant être totalement et profondément heureux, vous servirez d’exemple non seulement à ceux que vous laissez derrrière, aux «grands» qui se mettront peut-être à vous suivre, mais également aux «petits» -vos enfants et ceux des autres- pour qui vous êtes vraiment l’exemple le plus important. N’avez-vous pas envie d’être un modèle de sérénité à suivre au lieu d’être un modèle malheureux?
Libérez l’enfant...

Tout votre Être vous exhorte à devenir qui vous êtes. Cet élan intérieur, qui vacille peut-être en ce moment, est plus fort que la culpabilité d’abandonner l’être cher qui souffre pour qui vous ne pouvez réellement rien faire. En vivant vraiment votre vie, vous commencerez à vous penchez plus efficacement sur vos propres souffrances, à leur faire face et même à les régler au lieu de les mettre sur «pause» en vous occupant des autres. Même s’il est difficile de le croire, la souffrance de ne pas vivre sa vie en restant accroché à quelqu’un d’autre est plus grande que la souffrance créée par l’impuissance de lui tourner le dos.

Persister à prendre la souffrance d’une autre personne crée des regrets et des remords qui sont des poids immenses à trainer lorsque viendra le temps de quitter la Terre. En vivant votre vie pleinement, en recherchant votre paix intérieure, en restant centré sur votre propre évolution, vous montrerez l’exemple à ceux qui souffrent et vous leur tracerez un sentier.

Dites-le au bébé in intero qui veut sortir trop tôt du ventre de sa maman pour essayer de combler son grand sentiment de solitude. Dites-le à l’enfant prénatal qui veut aller rejoindre sa mère pour la prendre dans ses bras et fuir sa propre vie. Et dites-vous le à vous aussi qui essayez depuis tant d’années -des décennies!- d’influencer la vie de vos parents, de les rendre enfin heureux et de les soulager de leurs souffrances. Vous servirez alors d’exemple à vos enfants et leur ouvrirez la porte du bonheur. Je vous souhaite de vous remettre en marche sur votre propre Chemin de Vie!

Brigitte Denis
Consultante en périnatalité, conférencière, animatrice et auteure

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